Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Les Palestiniens demandent la libération de leurs prisonniers

Les Palestiniens demandent la libération de leurs prisonniers

Des milliers de Palestiniens ont manifesté jeudi en Cisjordanie et à Gaza en solidarité avec les prisonniers détenus par Israël, réclamant leur libération, au moment où les pourparlers de paix achoppent sur cette question.

Ces rassemblements étaient organisés à l'occasion de la Journée annuelle des prisonniers en Cisjordanie, à Ramallah, siège de l'Autorité palestinienne, Hébron et Naplouse, ainsi que dans la bande de Gaza contrôlée par le mouvement islamiste Hamas.

"Nous n'oublierons jamais nos prisonniers -- les prisonniers d'abord!", pouvait-on lire sur les banderoles des manifestants à Gaza.

"La question des prisonniers revêt une importance particulière cette année car elle est la raison pour laquelle les négociations sont au bord de l'effondrement", a déclaré à l'AFP le directeur de l'association des prisonniers palestiniens, Abdel al-Anani.

Selon un accord conclu en juillet sous l'égide du secrétaire d'Etat américain John Kerry pour relancer le processus de paix, Israël s'était engagé à libérer en quatre phases 104 prisonniers incarcérés avant les accords d'Oslo de 1993.

En contrepartie, la direction palestinienne avait consenti à suspendre toute démarche d'adhésion aux organisations internationales jusqu'à la fin des pourparlers. Mais Israël a refusé de libérer le 29 mars, comme prévu, un quatrième et dernier contingent de prisonniers, réclamant désormais une prolongation des négociations au-delà du 29 avril.

Le président palestinien Mahmoud Abbas a riposté en signant le 1er avril les demandes d'adhésion de la Palestine à 15 conventions et traités internationaux, estimant que les nouvelles exigences israéliennes pour ces libérations le déliaient de son engagement.

Le négociateur en chef palestinien Saëb Erakat a réclamé à nouveau jeudi la libération du dernier groupe de détenus emprisonnés, autour d'une trentaine, comme promis par Israël.

Les Palestiniens ont annoncé le lancement d'une campagne internationale en faveur des prisonniers, notamment du dirigeant Marwan Barghouthi, un des principaux animateurs de la deuxième Intifada palestinienne (2000-2005), détenu depuis 2002, et le secrétaire général du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP, gauche radicale), Ahmed Saadat.

"L'internationalisation (de la question des prisonniers) a commencé dans les faits quand les Palestiniens ont pris la décision d'adhérer aux 15 conventions et traités internationaux, dont les Conventions de Genève, qui garantissent plusieurs droits importants pour nos détenus", a expliqué à la radio palestinienne le ministre chargé des Prisonniers, Issa Qaraqé.

De son côté, la dirigeante de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) Hanane Achraoui a exhorté "tous les membres de la communauté internationale à exposer le traitement criminel des prisonniers palestiniens par Israël et former une commission indépendante internationale pour enquêter sur les violations commises pas le service pénitentiaire israélien".

"Nous appelons les hautes parties contractantes (l'ensemble des Etats membres: ndlr) aux Conventions de Genève de faire en sorte qu'Israël se conforme au droit international en ce qui concerne les prisonniers politiques palestiniens", a plaidé Mme Achraoui.

Une grève de la faim de 24 heures a été observée jeudi par les détenus palestiniens en Israël.

Selon l'OLP, 5.224 Palestiniens sont actuellement emprisonnés en Israël.

L'ONG israélienne B'Tselem a elle recensé 4.881 prisonniers palestiniens, dont 175 en détention administrative, une pratique héritée de l'époque du mandat britannique sur la région, qui permet de détenir une personne sans inculpation ni jugement en vertu d'ordonnances militaires renouvelables indéfiniment.

Selon cette ONG, 183 détenus sont mineurs.

he-my-jad-agr/vl

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.