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L'Irak ferme la tristement célèbre prison d'Abou Ghraïb

L'Irak ferme la tristement célèbre prison d'Abou Ghraïb

La prison d'Abou Ghraïb près de Bagdad, tristement célèbre pour les tortures qu'y infligèrent les hommes de Saddam Hussein et les abus qu'y commirent des soldats américains, a été fermée pour des raisons de sécurité, a annoncé mardi le ministère de la Justice.

Il n'était pas clair dans l'immédiat s'il s'agissait d'une fermeture temporaire ou définitive.

"Le ministère de la Justice a annoncé la fermeture totale de la prison centrale de Bagdad, anciennement (appelée) Abou Ghraïb, et l'évacuation de tous les prisonniers, en coopération avec le ministère de la Défense", selon un communiqué publié sur internet.

Le ministre de la Justice, Hassan al-Chammari, cité dans le communiqué, précise que 2.400 détenus, arrêtés ou condamnés pour des affaires liées au terrorisme, ont été transférés dans d'autres établissements du centre et du nord de l'Irak.

"Le ministère a pris cette décision dans le cadre de plusieurs mesures de précaution concernant la sécurité des prisons", a expliqué M. Chammari, ajoutant qu'Abou Ghraïb est "une zone de tensions".

Abou Ghraïb est située dans une région dangereuse, à mi-chemin entre Bagdad et la ville de Fallouja, tombée aux mains d'insurgés, dont des jihadistes de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), début janvier.

Des bombardements mardi sur cette ville, située à 60 km à l'ouest de Bagdad, ont fait cinq morts et 16 blessés, alors que des tirs au mortier et un double attentat suicide à Ramadi, une ville située 40 km plus à l'ouest, ont fait un mort et huit blessés, selon des sources médicale et sécuritaire.

Des hommes armés avaient également pris en janvier plusieurs quartiers de Ramadi, le chef-lieu de la province d'Al-Anbar, mais l'armée est parvenue récemment à reprendre le contrôle de la quasi-totalité de la ville.

Du temps de Saddam Hussein, la prison d'Abou Ghraïb servait de centre de torture. Environ 4.000 détenus y sont morts.

Elle avait également fait les titres de la presse internationale en 2004, après la parution de photos montrant des détenus irakiens humiliés et frappés par des soldats américains, après l'invasion du pays en 2003 par une coalition menée par les Etats-Unis.

En juillet 2013, des centaines de détenus s'en étaient échappés à la faveur d'un assaut revendiqué par l'EIIL, et plus de 50 personnes --prisonniers et membres des forces de sécurité-- étaient morts dans l'attaque.

Le ministère de la Défense a par ailleurs fait état mardi de la mort d'un haut gradé dans le crash d'un hélicoptère militaire, en raison d'un "défaut technique" à l'atterrissage, sans préciser la date de l'accident.

L'Irak connaît depuis plusieurs mois une multiplication des attaques, attentats et meurtres, qui atteignent des niveaux jamais vus depuis 5 ans.

Plus de 340 personnes sont mortes en avril, et plus de 2.550 depuis le début de l'année, selon un bilan établi par l'AFP sur la base de sources médicales et de sécurité.

Mardi, dans la province de Kirkouk, le corps d'un homme abattu a été retrouvé, les yeux bandés et les mains liées, a rapporté un responsable de la police.

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