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La tension monte dans l'est de l'Ukraine

La tension monte dans l'est de l'Ukraine

Les dirigeants ukrainiens ne sont « pas contre » la tenue d'un référendum dans l'est du pays, qui se tiendrait en même temps que l'élection présidentielle le 25 mai, a déclaré lundi matin le président ukrainien par intérim, Olexander Tourtchinov.

Il s'est dit certain qu'une majorité d'Ukrainiens soutiendrait une Ukraine indépendante, démocratique et unie lors d'un tel référendum.

Cette déclaration surprise intervient au moment où la tension est à son comble dans l'est du pays.

Une centaine de séparatistes prorusses ont attaqué lundi le siège de la police de Horlivka, ville de 300 000 habitants de l'est de l'Ukraine, ont rapporté des témoins.

Horlivka est située au sud de Slaviansk, dont les séparatistes se sont rendus maîtres samedi. D'autres prises de bâtiments officiels ont eu lieu au cours du week-end dans des villes comme Marioupol, au bord de la mer d'Azov, ou Kramatorsk.

Kiev avait annoncé en fin de semaine une opération antiterroriste contre les séparatistes prorusses qui se sont emparés de plusieurs bâtiments gouvernementaux dans l'est de l'Ukraine.

Expiration de l'ultimatum

Les séparatistes armés ont pris le contrôle samedi de deux bâtiments officiels à Slaviansk, une ville d'environ 120 000 habitants, située à 150 km de la frontière russe.

Les autorités leur ont fixé un ultimatum pour qu'ils déposent leurs armes à Slaviansk qui a expiré à 2 HE (9 h, heure locale). Les séparatistes russes n'ont pas obtempéré et les autorités ukrainiennes n'ont pas réagi.

La région du Donbass, dans l'est du pays, « sera bientôt stabilisée », a annoncé lundi matin le président ukrainien par intérim, Olexander Tourtchinov.

Lundi, après l'expiration de l'ultimatum, le drapeau russe flottait toujours sur le QG de la police de Slaviansk, et des hommes cagoulés continuaient d'occuper les barricades de sacs de sable devant le bâtiment. Un camion a fait son apparition, apportant des pneus à entasser au sommet de la barricade pour la renforcer.

Devant le siège de la police, un groupe d'une quarantaine de personnes, venues en signe de solidarité avec les séparatistes, se réchauffaient autour de feux allumés dans des barils de pétrole.

Les séparatistes occupent en outre le siège local du SBU, les services secrets ukrainiens.

Les écoles et les établissements d'enseignement supérieurs de la ville étaient fermés lundi, et les parents avaient reçu pour consigne de garder les enfants chez eux.

Les adultes se sont rendus à leur travail comme d'habitude. Alexeï Mizenko, employé de banque de 38 ans, a déclaré que sa femme et lui-même avaient dit à leur fils, étudiant à Kharkiv, de ne pas se rendre en cours lundi.

« Nous ne voulons pas qu'il lui arrive quelque chose », a dit Alexeï Mizenko. « Bien sûr, certains ont peur. Mais les gens font toujours la queue pour venir percevoir leur pension de retraite », a-t-il fait remarquer en parlant de sa banque.

Irina Zemlianskaïa, pharmacienne de 62 ans, déclare de son côté : « Je vais au travail. Ils ont promis de recourir à la force tant de fois et n'ont rien fait. Plus personne n'a peur. »

Le président ukrainien par intérim, Olexander Tourtchinov, a prévenu dimanche les séparatistes qu'une opération de sécurité de grande envergure, englobant l'armée, serait déclenchée s'ils ne posaient par les armes à l'heure dite.

Un recours à la force par les autorités pro-européennes de Kiev risque de provoquer un nouvel affrontement avec la Russie, dont le ministère des Affaires étrangères a prévenu qu'une opération militaire de la part de l'Ukraine relèverait d'un « ordre criminel ».