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Le PQ entreprend l'autopsie d'une cinglante défaite

Le PQ entreprend l'autopsie d'une cinglante défaite

Réunis dans le cadre de leur premier caucus au lendemain des élections, les députés du Parti québécois ont commenté de façon diverse, et parfois dure, leur retour sur les banquettes de l'opposition à l'Assemblée nationale.

Bernard Drainville, qui a mené le projet de charte des valeurs, a déclaré que le lien de confiance entre le Parti québécois et les citoyens était rompu. Réélu dans la circonscription de Marie-Victorin, M. Drainville a avoué que le PQ n'avait pas été en mesure de convertir l'appui « majoritaire » de la population pour la charte en appui au parti. Selon lui, la peur d'un nouveau référendum sur la souveraineté a surpassé l'intérêt des électeurs pour la charte.

Pour sa part, Jean-François Lisée a confié qu'il était de ceux, nombreux au caucus, qui auraient souhaité que l'interdiction du port des signes religieux ne s'applique qu'aux nouveaux employés du secteur public. Il a aussi indiqué qu'il ne voulait pas d'une course précipitée à la direction du parti.

Sur l'option souverainiste, « il y a des questions qui vont effectivement se poser », a dit le nouveau député de Saint-Jérôme, Pierre Karl Péladeau, qui n'a pas voulu dire s'il était intéressé à succéder à Pauline Marois.

Réjean Hébert, défait dans Saint-François, estime que « le parti doit faire un examen de conscience important » pour comprendre ses erreurs de « stratégie ».

La candidate défaite dans Charlesbourg, la professeure de journalisme Dominique Payette, s'est demandée si les journalistes n'avaient pas été « manipulés par le Parti libéral, qui tenait absolument à ramener la question référendaire sur le devant de la scène ». Elle reproche aux médias d'avoir complètement évacué le contenu des programmes des partis. « Il n'y a pas beaucoup d'espace public pour le débat intelligent », selon elle.

Alexis Deschênes, candidat défait dans Trois-Rivières, a expliqué aux journalistes que « l'ambiguïté sur le référendum » était une des causes de la défaite péquiste. « On le fait? On ne le fait pas? Je pense qu'à l'avenir il faudra répondre clairement à ça », a affirmé M. Deschênes.

« Sur le terrain, les gens voulaient savoir, a-t-il indiqué. Moi, j'aurais accepté l'idée qu'il n'y ait pas de référendum dans le premier mandat; par contre, j'aurais voulu qu'on parle des bénéfices associés à l'indépendance du Québec », a-t-il ajouté.

Défait, Yves-François Blanchet a de son côté conclu que le PQ était tombé dans le piège du référendum tendu par ses adversaires libéraux. D'après lui, le parti aurait dû faire savoir « plus vite » et de façon « plus claire » que le référendum ne figurait pas dans ses plans.

Le candidat défait dans Chambly Bertrand St-Arnaud n'a pas voulu tirer de conclusions sur les erreurs de son parti pour le moment.

Il s'est toutefois dit heureux de son bilan en tant que ministre de la Justice. « Ma vie politique est pas mal terminée à ce moment-ci », a-t-il indiqué.