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Allemagne: les instituts optimistes sur la croissance mais vilipendent le salaire minimum

Allemagne: les instituts optimistes sur la croissance mais vilipendent le salaire minimum

Les quatre principaux instituts de conjoncture allemands sont optimistes pour la croissance de la première économie européenne cette année, mais se sont montrés jeudi très critiques de l'action du gouvernement, notamment de la création d'un salaire minimum généralisé.

Selon les projections des experts, ce salaire minimum de 8,50 euros bruts de l'heure, que le conseil des ministres allemands a validé la semaine dernière, va coûter 200.000 emplois et 0,1 point de croissance du PIB au pays l'an prochain, a expliqué Oliver Holtemöller, de l'institut IWH de Halle.

La croissance du Produit intérieur brut (PIB) n'en ressortira pas moins à 2% en 2015, selon les prévisions communes élaborées par l'IWH, l'Ifo de Munich, le RWI de Essen et le DIW de Berlin.

Pour cette année, les quatre instituts tablent sur une progression de 1,9%, contre 1,8% attendu à l'automne. Ils sont ainsi légèrement plus optimistes que le gouvernement (1,8%), la Banque centrale allemande (1,7%) ou le Fonds monétaire international (1,7%).

Le ministre de l'Economie, Sigmar Gabriel, doit présenter la semaine prochaine les projections actualisées de Berlin.

"En ce printemps 2014, l'économie allemande est dans une phase d'expansion", selon le rapport des instituts, qui voient dans la demande intérieure "la force motrice" de la croissance. "La production est à la hausse, l'emploi progresse et le moral des entrepreneurs et des consommateurs s'est nettement amélioré", détaillent les experts qui ajoutent qu'en "2015 le rythme d'expansion restera soutenu"

Mais selon eux l'entrée en vigueur du salaire plancher va renchérir de 6 milliards d'euros la masse salariale brute de l'Allemagne au 1er janvier 2015, une augmentation qui pèsera sur les profits des entreprises et conduira à des hausses de prix.

De manière générale ils se montrent très critiques à l'égard de l'action du gouvernement, et estiment que la politique menée par la coalition d'Angela Merkel fait souffler "des vents contraires" sur la conjoncture.

Outre le salaire minimum, ils s'irritent de l'abaissement à 63 ans pour certains salariés de l'âge de départ à la retraite, "un pas dans la mauvaise direction". Les deux réformes ont été mises sur les rails rapidement par le gouvernement, sous l'impulsion des sociaux-démocrates, nouveaux partenaires de coalition des conservateurs de Mme Merkel.

Un des quatre instituts, le DIW, a toutefois pris ses distances avec les conclusions des autres. Les effets de l'introduction du salaire minimum "sont très difficiles à évaluer", a expliqué Ferdinand Fichtner lors de la conférence de presse commune. "Les effets de long terme ne seront pas nécessairement négatifs", a-t-il encore estimé.

Les instituts se sont également penchés sur les possibles répercussions économiques de la crise en Ukraine. Une chute de 4% du PIB de la Russie, sur laquelle pèse toujours la menace de sanctions économiques de la part de ses partenaires occidentaux, se traduirait par une perte de 0,1 à 0,3 point de la croissance allemande, pronostiquent-ils.

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