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Casse-tête en Norvège autour de l'identité d'un étranger amnésique

Casse-tête en Norvège autour de l'identité d'un étranger amnésique

Incapable de se rappeler qui il est, d'où il vient et ce qui l'a amené à Oslo, un jeune étranger retrouvé gisant dans la neige donne la migraine à la police norvégienne depuis quatre mois.

Avec les stigmates sur son corps comme rares indices, "John Smith", ainsi que se fait appeler cet amnésique faute de connaître son vrai nom, tente de reconstituer le puzzle de sa vie et surtout les événements qui l'ont conduit à être découvert quasi paralysé à la mi-décembre, probablement très loin de son domicile.

"Ce qui s'est produit apparemment, c'est que j'ai été détroussé. Il est certain que j'ai été agressé sexuellement (...) et après on m'a jeté dans une rue d'Oslo", a-t-il déclaré mercredi à l'AFP.

"Peut-être qu'ils ont profité du fait que l'Europe a ouvert ses frontières, cette étonnante invention européenne, et qu'ils ont utilisé Oslo comme une décharge pour se débarrasser de moi comme d'un détritus", a-t-il suggéré, incapable cependant de dire qui "ils" sont.

Pour des raisons de confidentialité, la police refuse de commenter les aspects les plus personnels de son témoignage, mais c'est la section "violences et crimes sexuels" qui a été chargée de l'enquête.

"Peut-être que j'ai été trop naïf. Peut-être que j'ai laissé des gens m'approcher et qu'ils se sont amusés avec moi", a avancé "John Smith".

Probablement originaire d'Europe centrale et âgé d'une vingtaine d'années selon les enquêteurs, il a été découvert le 14 décembre par un passant, très affaibli, insuffisamment vêtu pour affronter l'hiver norvégien et le nez dans la neige.

"J'avais déjà le visage bleu", a raconté "John Smith". "Si personne ne m'avait vu, je serais assurément mort avant le lendemain matin, et même probablement bien avant", a-t-il expliqué dans un très bon anglais, teinté d'un accent slave.

Grand (1,87 m), les yeux bleus et les cheveux blond foncé, il dit ne se souvenir ni de son nom ni de la façon dont il s'est retrouvé en Norvège, un pays qu'il ne pense jamais avoir visité auparavant car la météo et la culture ne l'attiraient pas a priori.

Outre la langue de Shakespeare, il dit comprendre le tchèque, le slovaque, le polonais et le russe. Mais même si ce n'est visiblement pas sa langue natale, il "pense et rêve" en anglais, ce qui accréditerait l'idée qu'il a un temps séjourné dans un pays anglophone.

Pour tenter de percer le mystère, la police s'est tournée vers Interpol et une quinzaine d'États pour comparer ses empreintes digitales et son ADN avec les bases de données, mais en vain.

Bredouille, elle s'est résolue à diffuser sa photo mardi auprès du public.

"Nous avons reçu des renseignements en provenance de Norvège mais aussi d'autres pays et nous jugeons certains de ces renseignements très intéressants", a déclaré un de ses responsables, Sturla Henriksboe, mercredi à l'AFP.

"C'est surtout en provenance de la République tchèque que nous avons reçu des renseignements", a-t-il précisé.

Ces informations ont été présentées à l'intéressé pour tenter de réveiller sa mémoire, mais aucune n'a, semble-t-il, évoqué quoi que ce soit pour lui.

"John Smith" assure qu'il a été drogué avant qu'on ne le retrouve à moitié inconscient près d'une station de lavage de voiture.

Il aurait aussi été ligoté. "Sur mes poignets, j'avais de très grosses traces, très rouges, de lamelles de plastique qu'on utilise pour attacher les câbles" informatiques, a-t-il indiqué.

Du côté de la police, M. Henriksboe a confirmé qu'"il avait des marques et des blessures sur le corps".

phy/hh/bds

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