Le chef de la Coalition avenir Québec, François Legault, a prouvé lundi soir que sa formation politique, née en 2011, n'était pas qu'un feu de paille. Encouragé par des résultats inespérés en début de campagne, M. Legault a promis qu'il demeurerait à la tête de la CAQ pour « les quatre prochaines années ».
La Coalition avenir Québec ne détiendra peut-être plus la balance du pouvoir, mais elle demeurera une formation politique importante à l'Assemblée nationale.
« Peut-être qu'on n'est pas aussi nombreux qu'on l'aurait souhaité, mais on va prendre notre place, toute notre place à l'Assemblée nationale », a lancé François Legault lors de son discours de défaite, devant de nombreux militants réunis à Repentigny.
La formation de François Legault, qui avait remporté 19 sièges en 2012, en aura finalement remporté davantage cette année, à moins de contestations qui changeraient les résultats dans certaines circonscriptions serrées. Des gains dans le sud-ouest du Québec devraient compenser les pertes enregistrées dans la région de la Capitale-Nationale, où les électeurs ont préféré accorder leur confiance au Parti libéral du Québec.
Bien que M. Legault ait été réélu dans L'Assomption, la CAQ a été battue par le PLQ dans La Prairie, Charlesbourg, Montmorency, Vanier-Les-Rivières et Portneuf. C'est donc dire que Stéphane Le Bouyonnec, Denise Trudel, Michelyne C. Saint-Laurent, Sylvain Lévesque et Jacques Marcotte ne seront pas de retour au Parlement.
La circonscription de Saint-Jérôme, où Pierre Karl Péladeau a réussi son saut politique avec le Parti québécois, a aussi décidé de tourner le dos à la CAQ.
Plusieurs députés caquistes ont toutefois été réélus. C'est le cas de Christian Dubé (Lévis), Gérard Deltell (Chauveau), Éric Caire (La Peltrie), Marc Picard (Chutes-de-la-Chaudière), François Bonnardel (Granby), Donald Martel (Nicolet-Bécancour), Sébastien Schneeberger (Drummond-Bois-Francs), Sylvie Roy (Arthabaska), André Spénard (Beauce-Nord) et Nathalie Roy (Montarville), auxquels s'ajoute Claire Samson (Iberville).
Bonne nouvelle pour la CAQ : Deux-Montagnes et Blainville sont de retour dans le giron caquiste. Dans Deux-Montagnes, Benoît Charette, qui avait quitté le caucus de Pauline Marois pour celui de François Legault en 2011, revient à l'Assemblée nationale en écartant le député péquiste Daniel Goyer, alors que dans Blainville, l'ancien député bloquiste Mario Laframboise l'emporte contre l'ex-présidente de l'Ordre des infirmières du Québec, Gyslaine Desrosiers (PQ).
La CAQ a même réussi à faire huit gains au détriment du Parti québécois, notamment dans Borduas, où l'ex-ministre Pierre Duchesne a été battu par Simon Jolin-Barrette, et dans Johnson, où un autre ancien ministre, Yves-François Blanchet, s'est incliné face au candidat de la CAQ, André Lamontagne.
Enfin, elle a réussi à conserver la circonscription de Groulx, en banlieue nord de Montréal, et ce, malgré le départ de son député Jacques Duchesneau et la candidature péquiste de l'ex-présidente de la Fédération étudiante universitaire du Québec, Martine Desjardins.
Il ne restait plus que 18 députés de la CAQ à la dissolution du Parlement. Le député de Blainville, Daniel Ratthé, a toutefois été expulsé du caucus caquiste au printemps 2013 lorsque des allégations de financement illégal dans la campagne à la mairie de Blainville de 2005 ont fait surface.
Au cours de la campagne, M. Legault avait promis de rester quatre ans à l'Assemblée nationale s'il était élu dans L'Assomption. Il avait toutefois laissé entendre qu'il pourrait quitter la direction de la CAQ en cas de défaite de son parti.