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Thaïlande: nouvelle démonstration de force de l'opposition à Bangkok

Thaïlande: nouvelle démonstration de force de l'opposition à Bangkok

Des dizaines de milliers de manifestants de l'opposition thaïlandaise ont défilé à Bangkok samedi appelant à la démission du Premier ministre Yingluck Shinawatra, visée par une procédure judiciaire de la commission anti-corruption, qui pourrait entrainer sa destitution.

Cette nouvelle démonstration de force du mouvement anti-gouvernement intervient à la veille des élections pour la Chambre haute du parlement, dont les membres pourraient décider du sort de Yingluck.

Des centaines de manifestants ont également investi le périmètre du siège du gouvernement, qui n'est cependant plus utilisés par le cabinet de Yingluck depuis des mois, en raison de manifestations ciblant les bâtiments de l'État.

Yingluck a résisté à cinq mois de manifestations de rue qui cherchent à obtenir sa démission et mettre fin à la domination politique de sa famille milliardaire.

La Thaïlande est profondément divisée entre adversaires et partisans de son frère aîné, l'ancien premier ministre Thaksin Shinawatra. Il avait fui la Thaïlande en 2008 pour éviter la prison pour corruption et vit actuellement à Dubaï.

La violence politique, ciblant souvent les manifestants, a fait 23 morts et des centaines de blessés dans des attaques à la grenade et des tirs ces derniers mois, bien que l'on observe une relative baisse de la mobilisation depuis début mars.

Le royaume est dans l'impasse législative, avec un gouvernement condamné à expédier les affaires courantes, en l'absence de nouveau Parlement, après l'annulation par la Cour constitutionnelle des élections incomplètes du mois de février.

Le mouvement d'opposition veut remplacer le gouvernement par un "conseil du peuple" non élu, chargé de superviser les réformes électorales et combattre la corruption avant l'organisation de nouveaux scrutins.

"Nous allons montrer notre pouvoir au gouvernement - les gens ne vont pas accepter des élections sans des réformes immédiates au préalable", a déclaré le meneur des manifestations Suthep Thaugsuban samedi.

Yingluck est citée à comparaître devant la Commission nationale anti-corruption (CNAC ) lundi pour se défendre contre des accusations de négligence liés à un régime de subvention du riz.

Si elle est inculpée par le CNAC - qui soutient que le Premier ministre a ignoré les avertissements de corruption et de pertes financières dans l'application de cette mesure politique phare de son gouvernement - elle ferait face à un vote de destitution à la Chambre haute.

Les accusations ont ajouté des rivalités supplémentaires aux élections sénatoriales de dimanche, pour près de la moitié des sièges à la Chambre haute.

Les autres, des sénateurs non élus, sont nommés par les institutions considérées comme alliés du mouvement anti-Thaksin.

Les partisans de Thaksin, les "Chemises rouges", ont déjà prévenu qu'ils n'accepteront pas le renvoi d'un autre gouvernement démocratiquement élu.

Leurs manifestations de rue contre le gouvernement précédent en 2010 ont donné lieu à des affrontements de rue et une répression militaire qui avait fait plus de 90 morts et 1.900 blessés.

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