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Suède: des Malaisiens en prison pour avoir maltraité leurs enfants

Suède: des Malaisiens en prison pour avoir maltraité leurs enfants

Un couple de parents malaisiens accusé d'avoir battu ses 4 enfants en Suède, où les punitions corporelles sont illégales, ira en prison, a annoncé vendredi un tribunal de Stockholm.

Le père, Azizul Awalludin, âgé de 38 ans et son épouse Shalwati Norshal, 46 ans, ont écopé de 10 et 14 mois de prison pour avoir frappé pendant trois ans leurs enfants, âgés de 7 à 14 ans, avec des bâtons de bambou, des cintres ou encore avec les mains.

"J'ai parlé à mon client et il est bien sûr très déçu. Il a nié les accusations", a confié à l'AFP l'avocat de M. Awalludin, Jonas Tamm.

Le tribunal a rejeté les revendications de la défense avançant que l'aîné des enfants avait inventé les mauvais traitements.

"Il paraît très peu probable que les enfants aient pu conspirer et se mettre d'accord pour dresser un faux tableau de la violence qu'ils ont subie chez eux", a affirmé le tribunal dans sa décision, ajoutant que les enfants avaient tous été réticents à donner des preuves.

Le couple était en mission en Suède pour développer le tourisme malaisien mais ne bénéficiait pas de l'immunité diplomatique. Ils ont été placés en détention préventive à Stockholm depuis décembre 2013, peu après que le personnel de l'école que fréquentaient leurs enfants eut fait part de son inquiétude auprès des services sociaux.

"Nous avons analysé 30 heures (...) d'entretiens entre les enfants et la police. Cela a donné une image très crédible", a commenté un juge du tribunal de Solna Mattias Möller, auprès de l'agence de presse suédoise TT.

La Suède est le premier pays au monde à avoir interdit de battre les enfants en 1979 et a depuis été imitée par 36 autres pays.

"Ces cas sont extrêmement rares en Suède aujourd'hui", a souligné auprès de l'AFP l'expert en maltraitance des enfants Staffan Janson.

"Ils n'étaient peut-être pas au courant (de l'interdiction) même s'ils ont pensé qu'ils bénéficiaient d'une sorte d'immunité... et ne finiraient pas dans une prison suédoise".

L'affaire a amené certains à se demander si la Suède en faisait assez pour informer les nouveaux arrivants sur la loi en vigueur, dans la mesure où les parents nés à l'étranger sont surreprésentés dans les statistiques officielles portant sur les agressions d'enfants.

M. Janson note que frapper les enfants est plus commun chez les parents nés dans un pays étranger, notamment dans la période suivant leur installation en Suède, mais que cela tend à disparaître au fur et à mesure de leur séjour dans le pays nordique.

Si les réfugiés arrivés récemment suivent des cours - mis en place par l'Etat - sur les lois, comme l'interdiction de porter la main sur les enfants, "c'est difficile de savoir si ces programmes touchent les parents qui en ont le plus besoin", remarque une responsable de l'ONG Save the Children, Anna Frenning.

En Malaisie, une campagne a été menée sur les réseaux sociaux pour libérer le couple et a attiré des dizaines de milliers d'internautes.

Le Premier ministre malaisien Najib Razk a accueilli les enfants à leur retour le 1er février et a fait part de son soutien aux parents.

ts/amp/rhl

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