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Élections 2014 - Philippe Couillard s'explique sur l'utilisation d'un paradis fiscal au Jersey (VIDÉO)

Philippe Couillard s'explique sur l'utilisation d'un paradis fiscal (VIDÉO)

BLAINVILLE, Qc - Critiqué par ses rivaux pour avoir versé son salaire dans un paradis fiscal au cours des quatre années où il a travaillé en Arabie saoudite, dans les années 1990, le chef libéral Philippe Couillard s'est défendu vendredi d'avoir agi de façon immorale.

En marge d'une annonce à Blainville, dans les Laurentides, M. Couillard a réitéré n'avoir rien fait d'illégal, ajoutant que de nombreux Québécois ne paient pas d'impôt au Canada parce qu'ils sont non résidants et qu'ils travaillent à l'étranger.

«Le régime fiscal, à moins qu'on dise qu'il est immoral et qu'on veuille le changer, c'est de la façon qu'il fonctionne», a affirmé le chef du Parti libéral du Québec (PLQ).

M. Couillard a répondu aux critiques qui lui reprochent d'avoir déposé quelque 600 000 $ dans une institution financière de l'île de Jersey en rappelant avoir divulgué l'existence de ce compte aux autorités fiscales concernées au Canada.

«Il (le compte) a été déclaré dès mon retour en 1996 et les taxes et intérêts ont été payés, a souligné M. Couillard. C'est assez triste, pitoyable même, de voir des gens qui reculent de 20 ans et fouiller dans (ses) papiers de divorce pour faire du salissage.»

Le chef libéral a cependant dû justifier sa décision de fermer son compte à l'île de Jersey en 2000, soit plus de quatre ans après son retour au pays.

«Une fois qu'on paye les impôts et les intérêts, ça n'a aucune différence l'endroit où se trouve le compte, a-t-il dit. On trouvait ça, ma famille et moi à l'époque, avantageux que ça soit moins accessible pour nous, pour ne pas piger dedans toutes les semaines.»

Quant au choix de l'institution située dans un paradis fiscal, le chef libéral a dit avoir été conseillé par des Québécois et des Canadiens rencontrés en Arabie saoudite.

«Quand je suis arrivé là-bas j'ai contacté les autres Canadiens et Québécois, a-t-il rappelé. Je recherchais une banque à charte canadienne (...) et c'est elle que les collègues utilisaient.»

Questionné à savoir s'il craignait que la perception de certains électeurs à son endroit puisse changer en raison de cette situation, le chef libéral ne s'est pas montré inquiet, rappelant que certains fiscalistes interrogés dans les médias lui avaient donné raison.

«Cela remonte à 20 ans, a-t-il simplement dit. Tout ça était terminé quand je suis arrivé en politique.»

Couillard s'éloigne de Porter

Comme il l'avait affirmé la veille lors du débat des chefs, M. Couillard a également rendu public un avis juridique afin de prouver que son entreprise avec le controversé docteur Arthur Porter, accusé de fraude dans le dossier du CUSM, n'a jamais été opérationnelle.

Le document de la firme Gowlings est daté du 25 octobre 2012, soit quelques semaines après que M. Couillard eut déclaré son intérêt à succéder à Jean Charest à la direction du Parti libéral.

Le rapport de trois pages souligne que «bien que la Société ait été constituée, elle n'a pas été valablement organisée» et qu'elle n'a pas été immatriculée au Québec sous la Loi sur la publicité légale des entreprises.

Gowlings affirme également qu'il n'y a pas eu d'assemblée annuelle des actionnaires, d'après le rapport déposé auprès des autorités fédérales en 2011. La société a ainsi été dissoute le 4 octobre 2012, au lendemain de l'arrivée de M. Couillard dans la course à la direction du PLQ.

Tir corrigé sur la langue française

M. Couillard est également revenu sur ses déclarations de la veille — lors du deuxième débat télévisé des chefs — quant au bilinguisme en milieu de travail. Il avait laissé entendre que la connaissance de l'anglais était nécessaire en milieu de travail, même pour des employés qui n'ont pas besoin d'utiliser la langue de Shakespeare pour communiquer entre eux.

«Il faut que ce soit justifié, a tempéré le chef du PLQ, à Blainville. Il faut que le poste concerné nécessite véritablement la connaissance d'une deuxième langue.»

Réitérant que sa position sur la loi 101 n'avait pas changé, il a ajouté que la maîtrise de l'anglais est surtout nécessaire dans des PME où les employés doivent communiquer avec des clients établis à l'extérieur du Québec.

Par ailleurs, alors que plusieurs intervenants s'inquiètent du recul du français à Montréal, M. Couillard estime de son côté que la tendance est plutôt positive dans la métropole.

«Sur l'île de Montréal, ce qu'on constate, c'est qu'il y a une adoption très majoritaire du français par les allophones et les nouveaux arrivants comme langue d'usage, a-t-il dit. Bien sûr, le nombre de gens qui (...) ont le français comme langue maternelle diminue parce que nous avons beaucoup de nouveaux arrivants.»

Le chef du PLQ a par ailleurs profité de son passage à Blainville pour promettre, s'il est porté au pouvoir, la création d'un régime épargne-propriété (REP) afin de stimuler l'accès à la propriété au Québec.

La totalité du montant déposé dans un REP serait notamment déductible d'impôt et les citoyens pourraient y déposer jusqu'à 5000 $ par année pendant un maximum de 10 ans.

Si les sommes accumulées dans un REP n'étaient pas utilisées après 10 ans, le montant pourrait être versé dans un REER à l'intérieur des contributions maximales permises, a précisé M. Couillard, qui n'a pas voulu s'avancer sur le coût de cette mesure.

«Il ne s'agit pas d'un programme de subventions, a-t-il dit. On n'achète pas les maisons pour le monde, mais on leur donne un véhicule d'épargne pour les encourager à le faire.»

Le chef libéral a également précisé qu'il devra y avoir des discussions avec le gouvernement fédéral afin que les contributions au REP puissent aussi être déduites du revenu imposable au fédéral.

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