Barack Obama a proposé vendredi un plan de réduction des émissions de méthane, qui constituent 9% des émissions de gaz à effet de serre aux Etats-Unis et ont un impact sur le réchauffement climatique supérieur au dioxyde de carbone.
La stratégie présentée par la Maison Blanche passe par la mise en place de nouvelles réglementations d'ici plusieurs années, après consultations, et par la coopération avec les industries les plus polluantes, notamment l'agriculture et le secteur laitier.
L'effet de la libération d'une tonne de méthane dans l'atmosphère sur le réchauffement climatique est 20 fois supérieur à celui du CO2, précise l'exécutif américain.
L'agriculture est le secteur qui émet le plus de méthane (36% des émissions totales), principalement à cause de la production laitière. Le fumier produit par les vaches émet du méthane en se décomposant, par exemple quand il est répandu sur les champs.
Le gouvernement américain va encourager, sur une base volontaire, les éleveurs à installer des systèmes de récupération et de réutilisation du méthane au sein des exploitations.
Les autres sources les plus émettrices de méthane sont la production de gaz naturel (23%), les décharges (18%), les mines de charbon (10%), les systèmes pétroliers (6%) et les stations d'épuration des eaux (2%).
L'Agence de protection de l'environnement (EPA) va lancer au printemps une étude sur les sources gazières et pétrolières de méthane, et mettra en place si besoin de nouvelles réglementations d'ici la fin de l'année 2016.
Des normes plus strictes seront proposées cette année pour les nouvelles décharges et les mines de charbon situées sur des terrains fédéraux.
Depuis 1990, selon la Maison Blanche, les émissions de méthane ont été réduites de 11%. Si l'exécutif ne se fixe pas d'objectif de réduction spécifique à ce gaz, il a généralement pour but de réduire de 17% les émissions de gaz à effet de serre d'ici 2020, par rapport à 2005.
Le changement climatique est un dossier politique conflictuel aux Etats-Unis. Les républicains, qui contrôlent une partie du Congrès, s'opposent à toute nouvelle loi, certains contestant la réalité du changement climatique ou la responsabilité des activités humaines.
Bien que l'urgence climatique soit un des thèmes privilégiés du président Barack Obama et de ses alliés démocrates, toutes leurs initiatives législatives sont de fait bloquées depuis des années au Congrès, et la Maison Blanche tente donc d'agir au niveau administratif.
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