Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

L'Otan nomme un nouveau patron en pleine crise ukrainienne

L'Otan nomme un nouveau patron en pleine crise ukrainienne

L'ex-Premier ministre norvégien Jens Stoltenberg a été désigné vendredi secrétaire général de l'Otan à l'heure où l'Alliance atlantique créée durant la Guerre froide est confrontée à de nouveaux défis avec la crise ukrainienne.

Cette crise "nous rappelle combien l'Otan est important, combien nous avons besoin de l'Otan comme d'une alliance forte", a commenté après l'annonce de sa nomination le futur dirigeant de l'Alliance dans une conférence de presse.

A 55 ans, M. Stoltenberg succédera le 1er octobre au Danois Anders Fogh Rasmussen, un autre ancien Premier ministre scandinave, qui quittera son poste après cinq ans à la tête de l'Otan.

M. Stoltenberg "est l'homme idéal pour bâtir sur les forces et les succès de l'Otan", a réagi M. Rasmussen.

Annoncée plus rapidement que prévu, sa nomination "s'est faite sans anicroche" car "il y avait consensus sur son nom", selon une source diplomatique.

M. Stoltenberg est un dirigeant expérimenté qui a dirigé le gouvernement norvégien durant dix ans, avant d'être battu aux élections législatives de septembre 2013.

Bien qu'il ait milité dans sa jeunesse contre l'Otan, il a engagé la Norvège, un pays de tradition pacifiste, en Afghanistan et dans le conflit en Libye en 2011.

M. Stoltenberg entretient aussi de bonnes relations avec la Russie dont son pays est frontalier.

"Il n'y a pas de contradiction entre le dialogue et la force, il n'y a pas de contradiction entre parler et être une alliance militaire", a-t-il souligné lors de sa conférence de presse.

"L'expérience gouvernementale et internationale de M. Stoltenberg représente un atout précieux pour l'Otan en particulier dans le contexte actuel de tensions liées à la crise ukrainienne", a estimé le président français François Hollande.

Quant à la Maison blanche, elle a salué un "dirigeant expérimenté qui a fait preuve de son engagement en faveur de l'Alliance atlantique".

Les dirigeants des plus grands des 28 pays de l'Otan, dont le président Barack Obama et les Européens Angela Merkel, François Hollande et David Cameron, avaient approuvé ce choix au cours des dernières semaines.

L'Alliance se retrouve en première ligne bien qu'elle ait exclu toute implication militaire, l'Ukraine n'étant pas l'un de ses membres.

Elle a déployé ces dernières semaines des avions de surveillance Awacs en Pologne et en Roumanie, à proximité des frontières ukrainiennes, tandis que les Etats-Unis dépêchaient des avions de chasse et de surveillance dans la zone.

"Nous ne cherchons pas la confrontation mais nous ne faiblirons pas si on nous défie", a prévenu M. Rasmussen après avoir rencontré M. Obama mercredi à Bruxelles.

Pour le président américain, l'Otan "reste l'alliance la plus forte et la plus efficace de l'histoire de l'humanité". Il a rappelé que son pays était tenu par l'article 5 du Traité de l'Otan qui comporte "une obligation solennelle de se défendre l'un l'autre".

L'influent hebdomadaire The Economist a noté vendredi que la crise ukrainienne avait "redonné un rôle à l'Otan" à l'approche de ses 65 ans. "Grâce à Vladimir Poutine, l'Otan n'a plus à justifier son existence", selon le magazine.

L'Afghanistan est l'autre dossier lourd attendant M. Stoltenberg, qui prendra ses fonctions après le sommet de l'Otan prévu les 4 et 5 septembre au Royaume-Uni.

L'Alliance se prépare à clore l'opération la plus longue et la plus lointaine de son histoire avec le retrait des troupes combattantes d'ici la fin de l'année.

Mais les incertitudes restent nombreuses. L'Otan sera-t-elle en mesure de lancer une nouvelle mission de soutien aux forces afghanes pour les aider à faire face aux talibans ?

Pour l'instant, l'Otan prépare "toutes les options", y compris un "retrait total", en l'absence d'un accord entre les autorités afghanes et les Etats-Unis.

"Les événements en Ukraine démontrent que, même lorsque nous aurons terminé notre mission en Afghanistan, il y aura de nouveaux défis à relever", a déclaré vendredi le Premier ministre britannique David Cameron.

M. Stoltenberg devra notamment convaincre les pays européens de l'Otan (25 sur 28) de cesser de réduire leurs budgets militaires, premières victimes de la crise et de l'austérité.

A l'instar de M. Rasmussen ces dernières années, M. Obama s'est déclaré cette semaine "préoccupé" par l'affaiblissemement des Européens, qui n'assument plus qu'un tiers environ des dépenses de l'Otan. "La situation en Ukraine nous rappelle que la liberté a un prix", a-t-il lancé à Bruxelles.

jri-cb/csg/jls

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.