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L'ONU proroge d'un an le mandat des enquêteurs sur les crimes en Syrie

L'ONU proroge d'un an le mandat des enquêteurs sur les crimes en Syrie

Le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU a adopté vendredi une résolution prorogeant d'un an le mandat de la commission d'enquête sur les violations des droits de l'Homme en Syrie.

La résolution, proposée par l'Arabie Saoudite et le Royaume-Uni, a été adoptée avec 32 voix pour, 4 contre (dont la Russie et la Chine) et 11 abstentions. La Syrie, qui n'est pas membre du Conseil, a vivement critiqué le texte.

En plus de demander l'extension du mandat de la commission, "la résolution attire l'attention sur la situation humanitaire désespérée" en Syrie, a déclaré la représentante américaine, Paula Schriefer.

La résolution condamne ainsi "le déni délibéré d'aide humanitaire aux civils, quels qu'en soient les auteurs, tout en notant en particulier les responsabilités du gouvernement en la matière, et déplore la détérioration de la situation humanitaire".

Elle demande "à tous les groupes" présents en Syrie "de s'abstenir d'actes de représailles et de violences, et exprime "sa profonde préoccupation face à la propagation de l'extrémisme et de groupes extrémistes".

Par ailleurs, le texte "condamne fermement les violations persistantes, généralisées, systématiques et flagrantes des droits de l'Homme et toutes les violations du droit international humanitaire commises par les autorités syriennes et les milices affiliés".

Mise en place par l'ONU en septembre 2011, la commission a pour charge d'enquêter sur les crimes de guerre et dans certains cas de crimes contre l'humanité commis dans le cadre du conflit syrien qui dure depuis plus de trois ans et a fait plus de 146.000 morts.

Elle est présidée par l'expert brésilien Paulo Pinheiro et compte parmi ses membres l'ancienne procureur internationale Carla del Ponte.

Faute d'être autorisée par le gouvernement à se rendre en Syrie, elle s'appuie sur des témoignages, des photos satellite, des documents visuels, des informations recueillies auprès de diverses organisations.

Elle a élaboré, pour l'instant, 4 listes, conservées et non publiées par l'ONU, de noms de responsables, d'entités et groupes armés soupçonnés d'avoir commis des crimes de guerre et crimes contre l'humanité, pour un éventuel renvoi en justice.

La commission d'enquête a demandé à plusieurs reprises la saisine de la Cour pénale internationale (CPI) par le Conseil de sécurité (seul habilité à le faire) mais ce dernier reste paralysé sur ce sujet du fait de l'opposition des Russes et des Chinois.

La commission a accusé à plusieurs reprises le régime de crimes contre l'humanité et crimes de guerre, et les groupes armées non étatiques de crimes de guerre.

En mars, la commission a dénoncé, entre autre, le recours aux sièges des villes et à la famine comme méthode de guerre par le gouvernement et des groupes d'opposition, et a accusé des groupes armés de l'opposition, en particulier les jihadistes de l'Emirat islamique d'Irak et du Levant (EIIL), de "crimes contre l'humanité" à Al Raqah avec la détention en grand nombre de civils soumis à la torture. Elle a également accusé les combattants de l'EIIL d'avoir commis, en janvier, des "exécutions de masse".

apo/ia

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