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Première rencontre entre Obama et le pape François unis dans la lutte contre les inégalités

Première rencontre entre Obama et le pape François unis dans la lutte contre les inégalités

Le pape François a accueilli jeudi au Vatican le président américain pour leur première rencontre, qui devrait être centrée sur la lutte contre les inégalités et dont Barack Obama espère des retombées pour sa politique intérieure.

L'entrevue a débuté peu avant 9H30 GMT dans la bibliothèque du Palais apostolique. "Thank you, thank you" (merci, merci), a dit le président américain au pape en disant être "son grand admirateur". Souriant, le pape lui a répondu en anglais: "bienvenue Monsieur le Président".

Cette rencontre est pour M. Obama une parenthèse bienvenue au milieu d'une tournée délicate en Europe et en Arabie saoudite dominée par la crise ukrainienne et les négociations nucléaires sur l'Iran.

Dans une interview au Corriere della Sera publiée jeudi, M. Obama a dit vouloir "écouter le pape" dont "la pensée est précieuse pour comprendre comment remporter le défi contre la pauvreté".

Dans le volet italien de sa visite, M. Obama verra le chef du gouvernement Matteo Renzi et le président Giorgio Napolitano avant de visiter le Colisée.

Dès 13h00 (12h00 GMT), les alentours du Colisée et des forums impériaux seront fermés aux touristes par mesures de sécurité.

Les relations entre l'Italie et les Etats-Unis sont étroites même si Rome est soucieuse de ménager Moscou sur l'Ukraine en raison de ses intérêts économiques et énergétiques.

Le président américain s'est dit convaincu, dans son entretien au Corriere, que Matteo Renzi réussira, lors du semestre de présidence italienne de l'Union européenne à "rendre cette période très productive".

M. Obama, saluant le fait que le premier voyage à l'étranger de M. Renzi ait été en Tunisie, y a vu un "signe que l'Italie veut renforcer le leadership qu'elle exerce déjà en Méditerranée, du Liban à la Libye".

Au Vatican, selon la Maison Blanche, le dirigeant américain discutera avec François de leur "combat contre la montée des inégalités", un leitmotiv de M. Obama.

Les crises au Moyen Orient, en Afrique -en particulier en Centrafrique -, l'environnement, l'immigration également entre Amérique latine et Amérique du Nord, devraient être aussi abordées.

Pour Jeremy Shapiro, de l'institut Brookings de Washington, M. Obama cherche à "profiter de l'aura du nouveau pape". Selon lui, "ce n'est pas vraiment une étape consacrée à la politique étrangère". Même si de son côté, le Vatican est de retour sur la scène diplomatique, particulièrement sur la Syrie, pour laquelle François s'était opposé en septembre à une intervention américaine.

Les propos radicaux de François sur "l'idole de l'argent" l'ont fait dépeindre par certains protestants américains ultra-conservateurs comme marxiste.

M. Obama, de confession protestante, a invoqué la place importante que tient sa foi: "j'ai été très impressionné par les déclarations du pape. (...) Parce que d'abord, c'est quelqu'un qui incarne les enseignements du Christ", avait-il dit en octobre 2013.

Pourtant tout n'est pas au beau fixe entre le gouvernement américain et le Saint-Siège. On est loin de l'alliance forgée entre Jean Paul II et Ronald Reagan.

"La politique d'Obama plaît-elle au Saint-Siège?", semble douter Radio Vatican sur son site, en soulignant que "des pierres d'achoppement entre l'Eglise et l'administration Obama subsistent, sur le mariage homosexuel et la contraception".

Selon Mgr Anthony Figueiredo, directeur au collège pontifical nord-américain à Rome, ces questions de bioéthique devraient être abordées par le pape: "Ce qui se passe aux États-Unis, un peu comme le Coca-Cola, ça se propage aussi en Europe et dans le monde entier. Nous avons donc une responsabilité particulière", a-t-il fait valoir.

La réforme de l'assurance-maladie promulguée en 2010 a provoqué des frictions avec les institutions catholiques américaines. La loi prévoit la prise en charge de la contraception par les employeurs, ce que plusieurs écoles ou hôpitaux ont contesté en justice.

François s'est associé en janvier dans un tweet à une "Marche nationale pour la vie" contre l'avortement.

Selon un commentateur de Radio Vatican, Alessandro Gisotti, "les sondages montrent que François jouit d'une popularité très élevée, en particulier parmi les catholiques, conservateurs comme progressistes".

"Le président (Obama) risque de perdre le Sénat à mi-mandat. Il a donc besoin du vote des catholiques", analyse le vaticaniste John Allen.

Selon un sondage publié par l'Université Saint-Leo, François est aimé de 85% des catholiques et de 63% des Américains alors que seulement 47% des Américains approuvent l'action de leur président.

C'est la deuxième fois que Barack Obama se rend au Vatican, après l'audience que lui avait accordée Benoît XVI en juillet 2009; et la 28ème venue d'un président américain au Vatican depuis Woodrow Wilson en 1919.

Le président pourrait inviter le pape en septembre 2015 au moment où se tiendra à Philadelphie une rencontre mondiale des familles catholiques.

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