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L'Assemblée générale de l'ONU dénonce le rattachement de la Crimée à la Russie

L'Assemblée générale de l'ONU dénonce le rattachement de la Crimée à la Russie

L'Assemblée générale de l'ONU a adopté jeudi une résolution non contraignante dénonçant le référendum en Crimée et le rattachement de cette péninsule ukrainienne à la Russie, mais 58 pays se sont abstenus et une vingtaine n'ont pas pris part au vote.

La résolution a recueilli 100 voix pour, 11 contre et 58 abstentions sur les 193 membres de l'Assemblée.

Le texte, proposé par l'Ukraine et co-parrainé par les Occidentaux, est pourtant rédigé en des termes très modérés et ne critique pas explicitement Moscou. Il devait recueillir une majorité simple des suffrages exprimés pour être adopté.

Parmi les pays qui ont voté non figurent, outre la Russie, le Belarus, la Corée du Nord, l'Arménie, Cuba, le Nicaragua, le Venezuela, la Bolivie, le Zimbabwe, le Soudan et la Syrie.

Parmi les abstentionnistes: la Chine, l'Argentine, le Brésil, l'Inde, le Pakistan, l'Egypte, le Sénégal, le Gabon ou encore l'Afrique du Sud.

Les Etats-Unis et leurs alliés européens, arabes et asiatiques ont eux voté massivement pour.

Après le scrutin, le ministre ukrainien des Affaires étrangères Andrii Dechtchitsa s'est déclaré "très satisfait" du vote, qui démontre selon lui "un soutien très large à l'Ukraine". "Le front uni contre les invasions russes se renforce", a-t-il estimé.

Peu avant, il avait appelé à voter massivement afin de dissuader Moscou de continuer son "agression", faisant implicitement référence à la menace d'une invasion de son pays par les troupes russes massées à ses frontières.

L'ambassadeur russe à l'ONU Vitali Tchourkine a affirmé que ce vote constituait une "victoire morale pour la diplomatie russe", soulignant que "de plus en plus de pays commencent à comprendre la complexité de la situation". "Il est très encourageant de constater que près de la moitié des membres de l'ONU ont refusé de soutenir cette résolution".

La Russie a mené "une intense campagne de lobbying et d'intimidation", selon un diplomate occidental. "Certains pays pensent qu'il s'agit d'un problème européen ou d'un affrontement Est-Ouest qui ne les concerne pas, ou ils ne veulent pas mécontenter la Russie".

Lors de la crise entre la Russie et la Géorgie en 2008-2009, une résolution de l'Assemblée n'avait alors recueilli que 48 voix contre 19, et 78 abstentions.

Moscou avait par avance averti mercredi que l'adoption d'une résolution par l'Assemblée n'aurait "aucun effet" sur lui.

La résolution souligne que "le référendum du 16 mars, n'ayant aucune validité, ne peut pas justifier un quelconque changement du statut" de la Crimée. Elle demande à tous les Etats et organisations internationales "de ne reconnaître aucun changement de (ce) statut".

Elle "affirme l'engagement (de l'Assemblée) envers la souveraineté, l'indépendance politique, l'unité et l'intégrité territoriale de l'Ukraine dans ses frontières internationalement reconnues".

Elle appelle "tous les Etats à s'abstenir de toute action visant à remettre en cause de manière partielle ou totale l'unité nationale et l'intégrité territoriale de l'Ukraine, y compris toute tentative de modifier les frontières de l'Ukraine par la menace ou l'usage de la force ou par d'autres moyens illégaux".

Elle invite enfin "toutes les parties à chercher une issue pacifique" à cette crise par un "dialogue politique direct".

La Russie avait mis son veto le 19 mars au Conseil de sécurité à une résolution occidentale dénonçant le référendum en Crimée, tandis que la Chine s'était abstenue. Les 13 autres membres du Conseil avait voté en faveur du texte, rédigé par les Etats-Unis.

En tant que membre permanent du Conseil, la Russie peut bloquer toute prise de position de cette instance mais cette procédure ne s'applique pas à l'Assemblée générale.

avz/sam

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