Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

L'armée israélienne responsable de la mort d'un adolescent palestinien (ONG)

L'armée israélienne responsable de la mort d'un adolescent palestinien (ONG)

Les soldats israéliens qui ont tué un adolescent palestinien en Cisjordanie la semaine dernière ont utilisé des balles réelles, sans avertissement, contre des jeunes qui ramassaient des plantes, a affirmé mercredi l'association israélienne de défense des droits de l'Homme B'Tselem.

Après avoir enquêté sur les circonstances de la mort de Youssef Sami Chawamreh, âgé de 15 ans, le 19 mars, B'Tselem a expliqué dans un communiqué n'avoir trouvé aucun élément permettant d'accréditer la version de l'armée selon laquelle les soldats avaient ouvert le feu sur des jeunes qui avaient "saboté" le mur de séparation avec Israël, dans le sud de la Cisjordanie, près du village palestinien de Deir al-Asal al-Tahta.

"Les jeunes n'ont pas tenté d'endommager la barrière, ils utilisaient un passage (dans la barrière) qui existait depuis longtemps et les soldats n'ont pas utilisé la procédure d'arrestation de suspect, tirant sur Chawamreh sans avertissement", souligne B'Tselem.

"Ce recours à des balles réelles démontre un mépris cynique pour la vie d'un adolescent palestinien", déplore l'association.

Les commandants militaires qui ont ordonné des tirs à balles réelles dans une zone où les villageois de Deir al-Asal al-Tahta viennent ramasser des plantes sauvages sur leurs terres sont les premiers responsables de la mort de l'adolescent, accuse encore B'Tselem.

Interrogé par l'AFP, un porte-parole de l'armée, Aryé Shalicar, a contesté les conclusions de B'Tselem, assurant que les soldats avaient procédé à des tirs de semonce.

"Ces deux dernières semaines, les incidents se sont multipliés impliquant des charges explosives déposées le long de la barrière avec Gaza et de la frontière avec la Syrie. La semaine dernière quatre soldats ont ainsi été blessés près de la frontière syrienne", a-t-il ajouté.

"Dans ces circonstances, nous considérons quiconque s'approche de la barrière de sécurité en Cisjordanie comme un danger potentiel", a-t-il argué, précisant qu'une enquête de la police militaire avait été ouverte sur la mort de Youssef Sami Chawamreh.

Selon la famille de Youssef Sami Chawamreh et des témoins, l'adolescent cherchait de la gundelia, un genre de chardon utilisé pour la cuisine locale.

La région semi-désertique du sud de la Cisjordanie est un point faible de la barrière israélienne encore inachevée, par où des travailleurs clandestins palestiniens tentent souvent de passer pour entrer en Israël.

L'édification de la barrière, baptisée "clôture de sécurité" par Israël et "mur de l'apartheid" par les Palestiniens, a commencé en 2002 à la suite d'une vague d'attentats palestiniens.

Achevée aux deux tiers, elle doit atteindre à terme environ 712 km. Elle se trouve à 85% en Cisjordanie, isolant 9,4% du territoire palestinien, dont Jérusalem-Est, selon l'ONU.

La Cour internationale de justice (CIJ) a jugé le 9 juillet 2004 sa construction illégale et exigé son démantèlement, de même que l'Assemblée générale de l'ONU.

hmw-dms/agr/hj

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.