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Brésil : Petrobras enquête sur l'achat douteux d'une raffinerie aux USA

Brésil : Petrobras enquête sur l'achat douteux d'une raffinerie aux USA

Une commission interne du géant pétrolier brésilien contrôlé par l'Etat, Petrobras, va enquêter sur l'achat douteux d'une raffinerie aux Etats-Unis alors que l'actuelle présidente Dilma Rousseff était à l'époque à la tête du conseil d'administration de ce groupe.

L'enquête a été annoncée mercredi par la présidente du géant pétrolier, Graça Foster, dans une interview au quotidien O Globo.

Selon le gouvernement, mis à mal par cette affaire en pleine année électorale et alors que l'opposition fait tout pour ouvrir une enquête au Parlement, l'acquisition de la raffinerie Pasadena en 2006 a été autorisée sur la base "d'un rapport incomplet et erroné". Il s'est avéré par la suite qu'elle a été surfacturée.

L'actuelle présidente Dilma Rousseff se trouvait à l'époque à la tête du Conseil d'administration (CA)de Petrobras.

L'enquête "est très importante. Nous avons 45 jours pour nous manifester sur une série de questions", déclare Mme Foster se disant "indignée" de ne pas avoir été mise au courant de certains aspects du dossier.

"Je n'accepte pas de découvrir que je parle d'un chiffre et que le chiffre correct est tout autre et je n'accepte pas qu'apparaisse un comité dont j'ignorais l'existence", a-t-elle souligné.

La commission interne de Petrobras enquêtera notamment sur la participation présumée d'un ancien directeur, Paulo Roberto Costa, dans l'achat de Pasadena par le biais d'un comité de propriétaires de la raffinerie dont Mme Foster jure avoir appris l'existence cette semaine seulement.

M. Costa a été récemment arrêté pour blanchiment d'argent dans une autre affaire de corruption.

"Je ne savais pas qu'il existait un comité de propriétaires à Pasadena dans lequel Paulo Roberto Costa était le représentant de Petrobras", affirme Mme Foster.

"C'est le point que la commission interne cherche à clarifier. Quels sont ses statuts, attributions, son pouvoir et où sont les comptes-rendus ?", ajoute la responsable de Petrobras.

D'après elle, ce comité se trouvait hiérarchiquement au-dessus du Conseil d'administration (CA) qui a autorisé la transaction.

Avec l'expérience que lui conférait le fait d'être ministre des Mines et de l'énergie du président Luiz Inacio Lula da Silva (2003-2011), Mme Rousseff qui dirigeait le CA de Petrobras a autorisé le paiement de 370 millions de dollars à son partenaire belge Astra Oil Trading pour acquérir 50% de la raffinerie.

D'après le quotidien Estado de Sao Paulo, Astra Oil Trading avait acheté la raffinerie un an plus tôt pour 42,5 millions de dollars seulement.

La situation s'est aggravée quand, deux ans après (en 2008), Petrobras a dû racheter l'autre moitié de la raffinerie, selon une clause du contrat qui l'obligeait à le faire en cas de mésentente entre les actionnaires.

Mme Rousseff a dit récemment qu'elle n'avait été mise au courant de cette clause qu'en 2008.

Après avoir perdu un procès d'arbitrage aux Etats-Unis, Petrobras a fini par débourser 1,1 milliard de dollars pour acheter la totalité de la raffinerie, amendes et intérêts inclus.

La facture a été payée en 2012 et a attiré l'attention de la justice.

L'opposition cherche à maintenant à créer une commission parlementaire d'enquête alors que Mme Rousseff est en tête dans les sondages pour la présidentielle d'octobre où elle est candidate pour un nouveau mandat.

Cette affaire fait surface après la création d'une commission d'enquête, la semaine dernière par la Chambre des députés, sur le paiement présumé de pots de vins à des fonctionnaires de Petrobras par l'entreprise hollandaise SBM Offshore pour obtenir des contrats de loyer de plateformes pétrolières.

Cette semaine, Petrobras a vu sa note rabaissée de BBB à BBB- par l'agence de notation Standard & Poor's. La note de solvabilité du Brésil venait juste d'être abaissée au même niveau par l'agence qui a relevé la combinaison d'une croissance économique faible et d'un "dérapage" budgétaire.

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