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Ukraine : la Russie privée de G8, Kiev humilié malgré tout

Ukraine : la Russie privée de G8, Kiev humilié malgré tout

L'Occident, qui a privé la Russie de "son" sommet du G8, continue à offrir son soutien à Kiev, mais l'humiliation subie par l'Ukraine a conduit mardi son ministre de la Défense à proposer sa démission.

Critiqué pour sa gestion de la crise en Crimée, où les troupes ukrainiennes se sont rendues sans combat aux Russes, Igor Tenioukh a présenté mardi sa démission devant le Parlement, mais les députés favorables à son départ n'ont pas été assez nombreux pour l'entériner.

Seulement 197 parlementaires ont voté en faveur, mais la majorité absolue est requise, soit 226 voix, pour une telle décision.

M. Tenioukh a suivi, à quelques heures près, un geste similaire du représentant du président ukrainien par intérim en Crimée, Serguiï Kounitsine, qui a démissionné de ses fonctions pour protester contre ce qu'il considère comme l'inaction des autorités de Kiev face au rattachement de la péninsule à la Russie.

"J'ai honte de tout cela", a dit M. Kounitsine, ancien combattant de la guerre soviétique d'Afghanistan et député du parti Oudar de l'ex-boxeur Vitali Klitschko, annonçant sa démission lundi soir sur la Première chaîne ukrainienne.

"L'ordre d'évacuation de nos forces de Crimée a été signé seulement aujourd'hui (lundi). Mais demain il n'y aura plus personne à évacuer ! Chaque jour nos militaires sont faits prisonniers, tandis que nous ne faisons que tenir des réunions, des débats", a-t-il dit.

A La Haye, où les grandes puissances sont réunies lundi et mardi à l'occasion d'un sommet sur le nucléaire, les Etats-Unis ont réaffirmé mardi leur soutien à Kiev, dans une déclaration commune avec l'Ukraine.

Washington condamne "les actions militaires unilatérales" de la Russie en Ukraine et accuse Moscou de "saper les fondements de l'architecture globale de sécurité et mettre en danger la paix et la sécurité en Europe".

Les Etats-Unis "soulignent qu'ils ne reconnaîtront pas la tentative illégale de la Russie d'annexer la Crimée" qui "est une partie intégrante de l'Ukraine" et ils "continueront à aider l'Ukraine à affirmer sa souveraineté et son intégrité territoriale".

Lundi, le président américain Barack Obama et ses alliés ont annulé le sommet du G8 prévu en juin à Sotchi afin de sanctionner la Russie pour son intervention dans la péninsule, d'où Kiev a décidé de retirer ses dernières troupes.

La fin des contacts avec Moscou au sein du G8 porterait préjudice à la Russie mais aussi aux autres pays membres, a déclaré mardi le porte-parole du président russe, Dmitri Peskov.

"Pour ce qui est des contacts avec les pays du G8, nous y sommes prêts, nous y avons intérêt, et nous considérons que la réticence des autres pays à poursuivre le dialogue est contreproductive pour nous mais aussi pour nos partenaires eux-mêmes", a déclaré M. Peskov, selon Itar-Tass.

Les pays du G7 ont en outre prévenu lundi Moscou qu'ils étaient prêts à renforcer les sanctions en cas d'escalade en Ukraine, dans un communiqué commun diffusé à l'issue d'une réunion extraordinaire à La Haye.

De son côté, le gouvernement du Premier ministre japonais Shinzo Abe, qui participe au sommet du G7 à La Haye, a confirmé mardi être prêt à offrir jusqu'à 1 milliard d'euros d'aide à l'Ukraine.

M. Obama devait tenir une conférence de presse en fin de sommet mardi avec le Premier ministre néerlandais, Mark Rutte.

Le G8 sera remplacé par un G7 à Bruxelles, sans la Russie donc, tandis qu'une exclusion définitive du G8, évoquée avant la réunion, n'a finalement pas été entérinée.

Barack Obama et ses collègues du Canada, d'Allemagne, d'Italie, de France, du Royaume-Uni et du Japon ont affiché leur unité en se réunissant pendant une heure et demie à La Haye en marge du sommet sur la sécurité nucléaire.

Avant même le G7, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov avait relativisé la menace des Occidentaux, assurant qu'une telle éviction ne serait pas une "grande tragédie" pour son pays. La Russie avait été admise dans le G7 en 1998 pour former le G8.

M. Lavrov a par ailleurs fait un signe d'ouverture en s'entretenant à La Haye en tête-à-tête avec son homologue ukrainien Andrii Dechtchitsa, la rencontre au plus haut niveau entre Moscou et Kiev depuis le début de la crise ukrainienne. Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a salué la tenue de cette réunion.

En Crimée, les forces russes se sont lancées lundi à l'assaut d'un navire de débarquement ukrainien, un journaliste de l'AFP racontant que des tirs avaient été entendus et qu'un grand nuage de fumée s'était élevé devant le bâtiment.

Après s'être emparés par la force à l'aube d'une base d'infanterie de marine à Feodossia, les Russes ont quasiment achevé la prise de contrôle de la Crimée, un mois après la destitution du président ukrainien Viktor Ianoukovitch, favorable à la Russie.

Le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou, qui s'est rendu en Crimée lundi pour inspecter les installations militaires, a été le premier haut responsable russe à mettre les pieds dans la presqu'île depuis le référendum sur le rattachement à la Russie.

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