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Sommet arabe: l'opposition syrienne réclame des armes

Sommet arabe: l'opposition syrienne réclame des armes

L'opposition syrienne a réclamé mardi devant le sommet arabe de Koweït des armes sophistiquées, Ryad accusant la communauté internationale d'avoir lâché les rebelles dans un conflit qui s'enlise.

"Je ne vous demande pas une déclaration de guerre (contre le régime syrien) mais de faire pression sur la communauté internationale afin qu'elle fournisse des armes sophistiquées aux combattants de l'opposition", a déclaré le chef de l'opposition syrienne, Ahmad Jarba, devant les chefs de délégations.

L'opposition syrienne, même si elle a enregistré quelques avancées ces derniers jours dans le nord-ouest du pays, n'arrive pas à remporter de victoire décisive face aux troupes du régime de Bachar al-Assad alors que le conflit est entré mi-mars dans sa quatrième année.

L'Arabie saoudite, principal soutien de l'opposition, a abondé dans le même sens.

"Pour sortir de l'impasse en Syrie, il faut favoriser un changement des rapports de force sur le terrain, en apportant le soutien que mérite l'opposition", a plaidé le prince héritier, Salmane ben Abdel Aziz.

Selon des sources de l'opposition, les Etats-Unis imposent un veto sur la fourniture d'armes anti-aériennes et antichars par leurs alliés aux rebelles, de crainte qu'elles ne tombent aux mains d'extrémistes.

L'émissaire international pour la Syrie Lakdhar Brahimi a quant à lui répété la position de l'ONU, selon laquelle il n'y a pas de solution militaire au conflit, appelant à arrêter "le flot des armes en direction de toutes les parties".

Cette position de l'ONU est perçue, notamment par Ryad, comme un signe d'indifférence de la communauté internationale face au drame syrien.

"La résistance syrienne légitime a été trahie par la communauté internationale, qui en a fait une proie facile livrée à des forces iniques", a ainsi affirmé le prince Salmane.

Depuis mars 2011, le conflit en Syrie, où une révolte pacifique s'est transformée en insurrection armée face à la répression menée par le régime, a fait plus de 146.000 morts et quelque 9 millions de réfugiés et déplacés.

Le roi Abdallah II de Jordanie a qualifié de "catastrophiques" les retombées de la guerre à l'étranger, en particulier sur son pays qui, a-t-il dit, accueille à lui seul 1,3 million de réfugiés.

"Le Liban se trouve dans l'incapacité d'accueillir plus de réfugiés", a également clamé le président libanais Michel Sleimane, selon lequel les Syriens constituent désormais 32% de la population au Liban.

Les retombées du conflit "menacent le Liban dans sa propre existence", a-t-il prévenu.

Par ailleurs, M. Jarba n'a pas hésité à critiquer la décision des Arabes de ne pas accorder à l'opposition le siège de la Syrie à la Ligue arabe, resté vacant depuis la suspension du régime en 2011.

"Le fait de garder le siège de la Syrie à la Ligue arabe vacant est un message au régime d'Assad, l'encourageant à continuer à tuer les Syriens", a-t-il martelé.

Une nouvelle fois à Koweït, l'Irak et l'Algérie se sont opposés à l'octroi du siège de la Syrie à l'opposition.

En outre, les récentes tensions entre le Qatar d'une part, l'Egypte, l'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis et Bahreïn de l'autre, n'a pas été retenue au menu du sommet, qui doit s'achever mercredi.

Mais les divergences inter-arabes semblent avoir influencé le niveau de représentation, seuls 13 des 22 membres de la Ligue étant représentés par leurs chefs d'Etat.

L'Arabie saoudite, les Emirats et Bahreïn ont rappelé début mars leurs ambassadeurs de Doha pour protester notamment contre son soutien aux Frères musulmans, considérés par Le Caire et Ryad comme une "organisation terroriste".

A cet égard, l'émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, a tenu des propos conciliants. "Nous soulignons les relations de fraternité qui nous lient à l'Egypte", a-t-il dit.

Mais le Qatar, a-t-il ajouté, souhaite que les autorités favorisent "un dialogue global", devant inclure les Frères musulmans.

Le président égyptien Adly Mansour, sans nommer la confrérie, a lui appelé à une lutte sans concession contre l'extrémisme, demandant l'activation du traité arabe de lutte contre le terrorisme datant de 1998.

Enfin, le président palestinien Mahmoud Abbas a appelé ses homologues à ignorer la demande d'Israël d'être considéré comme un Etat juif, que le sommet s'apprête à rejeter.

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