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Le Kenya ordonne aux réfugiés sur son territoire de rejoindre des camps

Le Kenya ordonne aux réfugiés sur son territoire de rejoindre des camps

Le Kenya a officiellement ordonné mardi aux réfugiés de rejoindre immédiatement les camps de Dadaab (est) et de Kakuma (nord-ouest), leur interdisant de se trouver hors de l'un de ces deux centres, après une attaque dimanche et un attentat récemment déjoué.

Les autorités ont parallèlement annoncé dans un communiqué le déploiement de 500 policiers supplémentaires à Nairobi et Mombasa, deuxième ville du pays, où l'attaque d'une église dimanche a fait six morts et où deux personnes à bord d'une voiture piégée ont été arrêtées mi-mars.

"Il est ordonné à tous les réfugiés résidant hors des camps de réfugiés de Kakuma et Dadaab de regagner leurs camps respectifs avec effet immédiat", a annoncé le ministre kényan de l'Intérieur Joseph Ole Lenku dans un communiqué.

"Tout réfugié trouvé bafouant cette directive sera traité en conformité avec la loi", poursuit sans autre détail le ministre qui appelle les Kényans "à dénoncer à la police tout réfugié ou étranger en situation illégale se trouvant hors des camps prévus".

M. Ole Lenku a également ordonné la fermeture immédiate des centres urbains d'enregistrement des réfugiés.

Le Kenya, où un commando islamiste avait attaqué en septembre le centre commercial Wesgate de Nairobi (au moins 67 morts) est à nouveau en alerte depuis une tentative d'attentat à la bombe mi-janvier à l'aéroport international de la capitale kényane.

L'attaque du Westgate avait été revendiquée par les islamistes somaliens shebab, qui l'avaient décrite comme une opération de représailles à l'intervention militaire que mène le Kenya contre eux en Somalie depuis octobre 2011.

Dadaab, plus grand complexe de camps de réfugiés au monde, situé à une centaine de kilomètres de la frontière somalienne, accueille depuis plus de 20 ans des Somaliens fuyant le chaos, la guerre civile et les sécheresses récurrentes dans leur pays. Le camp, prévu pour 90.000 personnes, héberge aujourd'hui environ 460.000 réfugiés, selon le HCR.

Kakuma, à une centaine de kilomètres de la frontière sud-soudanaise, abrite environ 125.000 réfugiés venus des pays voisins et est lui aussi largement surpeuplé.

Le HCR estime qu'environ 50.000 réfugiés vivent en zone urbaine au Kenya, sur les quelque 600.000 réfugiés enregistrés au Kenya. Les autorités kényanes estiment que les réfugiés sur son territoire sont en fait le double.

En août 2012, après une série d'attaques à la grenade, les autorités kényanes avaient déjà ordonné le retour de tous les réfugiés dans les camps. Mais cette décision avait été suivie de peu d'effets.

La communauté somalienne, mais aussi kényane d'ethnie somali, est régulièrement montrée du doigt lorsque des attaques frappent le Kenya. Après l'attaque contre le Westgate, plusieurs responsables kényans avaient demandé la fermeture de Dadaab, selon eux un terrain idéal de recrutement terroriste.

A la même époque, M. Ole Lenku avait appelé au retour des réfugiés somaliens chez eux, estimant que certains "avaient abusé de l'hospitalité" kényane pour fomenter des attentats.

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