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Nigeria: Boko Haram revendique l'attaque du 14 mars contre une caserne

Nigeria: Boko Haram revendique l'attaque du 14 mars contre une caserne

Le groupe islamiste Boko Haram a revendiqué l'attaque du 14 mars d'une caserne militaire de la ville de Maiduguri, son fief dans le nord-est du Nigeria, dans une vidéo obtenue lundi par l'AFP.

Boko Haram affirme dans cette vidéo avoir libéré environ 2.000 de ses frères d'armes lors de cette opération.

"Nous sommes les auteurs des attaques (du 14 mars) à Maiduguri" dit un homme habillé en blanc, la tête couverte d'un turban noir, armé d'un fusil, affirmant être Abubakar Shekau, le chef de Boko Haram.

L'homme semble plus jeune et plus mince que dans les précédentes vidéos, avec une gestuelle un peu différente, ce qui peut amener à se demander si le chef du groupe extrémiste, qui a déjà été déclaré mort plusieurs fois par l'armée, est encore vivant.

Les Etats-Unis ont déclaré Abubakar Shekau "terroriste international" et ont offert en mars 2013 une prime de 7 millions de dollars (5 millions d'euros) sur sa tête.

Le Nigeria a également promis une récompense de 50 millions de nairas (250.000 euros) contre toute information permettant sa capture ou sa mort.

L'armée avait annoncé avoir tué le chef islamiste dans le nord-est du pays entre le 25 juillet et le 3 août 2013, mais un homme disant être Abubakar Shekau est apparu dans plusieurs vidéos depuis.

Interrogé par l'AFP après l'attaque du 14 mars, le porte-parole de l'état-major des armées, Chris Olukolade, avait refusé de se prononcer sur la question de savoir s'il était vivant ou mort.

Dans cette dernière vidéo, obtenue par le même intermédiaire que précédemment, l'homme disant être Shekau parle pendant 37 minutes en haoussa et en kanouri, deux langues locales, ainsi qu'en arabe.

Après son intervention, des extraits montrent des hommes armés de fusils d'assaut et de lance-roquettes arrivant en camions pick-up à la caserne de Giwa, dans Maiduguri.

Des centaines de membres présumés de Boko Haram ont été détenus dans cette caserne de Maiduguri, capitale de l'Etat de Borno et fief historique du groupe islamiste, dans conditions critiquées par les organisations de défense de droits de l'homme.

La vidéo montre des centaines de personnes, des hommes pour la plupart, en tenue de ville, ainsi que quelques femmes, fuyant la caserne.

Certains des anciens prisonniers racontent à l'écran leur détention, soutenant avoir été torturés par l'armée nigériane.

"ll n'y a que deux groupes de personnes dans ce monde: ceux qui sont avec nous et ceux qui sont de l'autre bord, que je tuerai quand je les trouverai", déclare celui qui affirme à plusieurs reprises, dans la vidéo, être Abubakar Shekau.

Comme dans la vidéo précédente du 19 février, Boko Haram revendique l'assassinat d'un éminent cheikh salafiste nigérian, et promet de s'attaquer désormais au sud du Nigeria, et notamment à la région pétrolifère du Delta du Niger.

Les attaques de Boko Haram, qui revendique la création d'un Etat islamique dans le nord du Nigeria, ont fait plusieurs milliers de morts depuis 2009.

L'armée nigériane a lancé une offensive de grande envergure à la suite de l'instauration d'un état d'urgence dans trois Etats du Nord-Est, en mai dernier, dans le but de mettre fin à l'insurrection islamiste, mais le bain de sang n'a pas cessé pour autant.

Depuis le début de l'année 2014, les attaques ont déjà fait plus de 700 morts, des civils pour la plupart, et plusieurs dizaines de milliers de déplacés, qui ont fui les violences.

L'armée maintient cependant toujours le même discours sur Boko Haram, affirmant gérer la situation et soutenant que la montée des violences, ces dernières semaines, n'est que l'illustration de la débâcle du groupe extrémiste, qui, affaibli, jouerait son va-tout.

Mais le conseiller national nigérian à la sécurité s'est la semaine dernière livré à un rare exercice d'auto-critique, reconnaissant que si les autorités nigérianes ne changent pas de tactique, elles ne viendront pas à bout des violences avec la force seule. Il a évoqué la mise en place d'une nouvelle stratégie alternant "la carotte et le bâton".

abu-phz/cdc/de

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