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MH370 : les sanglots et la douleur indicible des familles, quand tout espoir a disparu

MH370 : les sanglots et la douleur indicible des familles, quand tout espoir a disparu

Des sanglots et des cris témoignant d'une souffrance indicible résonnaient lundi soir à Pékin comme à Kuala Lumpur, où les proches des passagers du vol MH370 ont appris leur mort.

Dans un point presse convoqué à la hâte, le Premier ministre malaisien Najib Razak a annoncé tard lundi que l'avion de Malaysia Airlines disparu le 8 mars s'était abîmé dans le sud de l'océan Indien, selon de nouvelles données satellitaires.

De nombreux proches des 153 passagers chinois du Boeing (les deux tiers des personnes à son bord) s'étaient réunis peu avant dans la salle de bal du Lido, l'hôtel de Pékin où ils attendent anxieusement depuis deux semaines de leurs nouvelles.

Dès l'annonce des autorités malaisiennes, certains se sont répandus en pleurs et en gémissements irrépressibles, tandis que des aides-soignants portant des brancards se précipitaient dans les couloirs.

Une femme était évacuée sur une civière, le corps tremblant et les yeux gonflés de larmes, tandis qu'un membre de sa famille lui tenait la main.

Certains s'appuyaient au bras d'un parent, à la recherche d'un contact réconfortant, tandis que d'autres essuyaient des larmes discrètes en serrant la mâchoire, ou couvraient leur visage pour dissimuler leurs émotions.

Beaucoup parmi les proches s'étaient accrochés jusqu'au dernier moment à la moindre lueur d'espoir, à la moindre théorie -y compris celles du détournement d'avion et d'un "complot"- pouvant laisser penser que les passagers étaient encore en vie.

"Nous savons désormais que nous n'avons plus rien à espérer", a indiqué l'un d'eux au téléphone à l'AFP.

A Kuala Lumpur, on observait les mêmes réactions de profonde détresse : "Il est mort beaucoup trop jeune, je veux qu'on me rende mon fils", se lamentait en mandarin une vieille dame en pleurs, agenouillée sur le sol dans le hall d'un hôtel.

"J'étais persuadé que mon fils rentrerait à la maison sain et sauf. Mais que peut-on y faire ? C'est le destin, on doit l'accepter", a indiqué à l'AFP, en réprimant ses sanglots, le Malaisien Subramaniam Gurusamy, 60 ans, dont le fils de 34 ans était à bord de l'appareil.

Effondrés, la plupart des proches des passagers se refusaient à témoigner, et à Pékin, un homme au comble de l'exaspération a lancé coups de pied et coups de poing à l'attention des journalistes présents, tandis qu'un de ses parents était transporté sur un brancard.

A l'intérieur de la salle de bal pékinoise où les familles ont appris la funeste nouvelle, flottaient d'âcres volutes de fumée -celles des cigarettes que les hommes restés là fumaient frénétiquement.

Le visage pâle et le regard vide, beaucoup semblaient presque ne plus être conscients de ce qui se passait alentour.

Mais l'état de choc et l'incrédulité laissaient aussi place chez certains à une explosion de colère : "Meurtriers ! Meurtriers !", a hurlé une femme, retenue à grand peine par les personnes l'accompagnant.

Une autre s'est approchée des journalistes en gémissant, se disant persuadée que sa fille était encore en vie, et qu'"on" la "cachait" quelque part.

Sur le site de microblogs Weibo, un flot de dizaines de milliers de messages exprimait l'émotion extrême des internautes chinois et rendait hommage aux passagers ayant péri, des mots accompagnés de myriades d'images de bougies animées.

"Chaque jour au réveil depuis deux semaines, j'espérais qu'un miracle se produirait", a expliqué l'un de ces internautes.

"Quand j'ai appris la nouvelle, je ne pouvais tout simplement pas y croire, je n'ose pas imaginer la souffrance et les tourments des familles. Que les morts reposent en paix !", a lancé un autre Chinois sur Weibo.

De leur côté, les internautes malaisiens saluaient la courageuse réaction de Maira Nari, fille adolescente du steward en chef Andrew Nari.

"Dieu t'aime encore davantage, Papa... Dieu les aime tous encore plus", a-t-elle en effet écrit sur son compte Twitter, avant d'ajouter : "Je n'oublierai jamais son expression quand il a ouvert son cadeau à son dernier anniversaire. Il était si heureux !"

nc-jug/bds

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