Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Le commandant des forces de l'Otan s'inquiète d'une intervention russe en Moldavie

Le commandant des forces de l'Otan s'inquiète d'une intervention russe en Moldavie

Le commandant suprême des forces alliées en Europe (Saceur), le général Philip Breedlove, s'est inquiété dimanche de la présence massive de troupes russes à la frontière de l'Ukraine, qui pourrait déboucher sur une intervention de Moscou en Transdniestrie, région séparatiste de Moldavie en majorité russophone.

"Les forces (russes) qui sont à la frontière de l'Ukraine en ce moment sont très, très importantes et très très prêtes", a déclaré le général américain Breedlove dans le cadre du Brussels Forum, organisé par le centre de recherches américain German Marshall Fund.

"Ce qui est inquiétant d'un point de vue militaire, c'est que les Russes ont utilisé toute une série d'exercices militaires pour nous +conditionner+", a ajouté le général.

Par le passé, l'Otan a observé plusieurs exercices à large échelle de l'armée russe, où des "forces importantes étaient mises en état d'alerte et conduisaient des exercices", avant de se retirer, a souligné le plus haut responsable militaire de l'alliance atlantique.

"Et puis nous avons vu un tel exercice, des troupes importantes en état d'alerte et... boum, on entre en Crimée avec des troupes tout à fait prêtes, tout à fait préparées", a-t-il ajouté

"Il y a absolument suffisamment de troupes (russes) positionnées à l'Est de l'Ukraine pour qu'elles se précipitent en Transdniestrie si une telle décision de le faire devait être prise" à Moscou, a prévenu le général Breedlove, en estimant cela "très inquiétant".

Mais les alliés "ne connaissent pas" les intentions du Kremlin, a souligné Philip Breedlove.

"Ce que nous voyons, c'est une rhétorique similaire à celle utilisée lorsqu'ils sont entrés en Crimée", a-t-il relevé, en ajoutant que la Russie agissait à présent "plus comme un adversaire que comme un partenaire".

"Je pense que nous devons penser à nos alliés, au positionnement de nos forces dans l'alliance et le niveau d'alerte de ces forces, afin que nous soyons là pour nous défendre, si nécessaire, en particulier dans la région de la Baltique et ailleurs", a-t-il estimé.

Sans vouloir dévoiler ses cartes, mais en rappelant que l'Otan avait déjà renforcé sa présence dans l'est de l'Europe, en Pologne et des les Etats baltes notamment, le Saceur a relevé qu'il y avait "un grand nombre de manières de positionner ses forces, de les préparer et d'augmenter le nombre d'exercices".

La semaine dernière, le chef de la diplomatie ukrainienne, Andriï Dechtchytsia, avait obtenu à Bruxelles un renforcement de la "coopération militaire", qui devrait selon lui se traduire par "plus d'équipements envoyés en Ukraine et aussi des exercices" communs. Depuis le début de la crise, l'Otan a solennellement réitéré son soutien à l'intégrité territoriale de l'Ukraine et réaffirmé sa solidarité avec Kiev, avec qui elle entretient des relations de partenariat depuis la fin des années 1990.

Présentes à la frontière orientale de l'Ukraine, les troupes armées russes ont également effectué des exercices militaires de l'autre côté du pays, en Transdniestrie, a indiqué vendredi un porte-parole de l'armée russe.

Ces exercices ont été effectués alors que le président moldave Nicolae Timofti a exprimé mardi son inquiétude concernant une éventuelle répétition du scénario criméen dans son pays et indiqué que le porte-parole du Parlement de Transdniestrie s'était adressé à Moscou pour demander, à l'instar de la Crimée, un rattachement à la Russie.

La Moldavie, à majorité roumanophone, a une partie orientale dominée par des minorités russe et ukrainienne appelée la Transdniestrie. Cette région avait fait sécession, avec le soutien de Moscou, à l'issue d'une guerre en 1992, un an après la chute de l'URSS, mais son indépendance n'a été reconnue par aucun pays.

La Russie maintient depuis des soldats dans la région, contre la volonté du gouvernement moldave, et malgré l'engagement pris en 1999 de les retirer.

siu/gg

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.