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Europe et Arabie: Obama en tournée pour rassurer ses alliés

Europe et Arabie: Obama en tournée pour rassurer ses alliés

Barack Obama entame lundi une tournée en Europe et Arabie saoudite destinée à rassurer les alliés des Etats-Unis, déplacement crucial sur fond de crise aiguë avec la Russie et de négociations nucléaires avec l'Iran.

Prévu de longue date, le voyage du président américain sur le Vieux continent devait lui permettre en particulier de saluer les avancées obtenues contre la dissémination des matériaux nucléaires, une priorité édictée dès le début de son premier mandat en 2009.

Au lieu de cela, le troisième Sommet sur la sécurité nucléaire (NSS) à La Haye va être dominé par les retombées du rattachement de la Crimée à la Russie aux dépens de l'Ukraine, que ni les Américains ni les Européens n'ont réussi à empêcher malgré leurs mises en garde au président russe Vladimir Poutine.

"La seule chose qui a constitué une surprise pour Poutine, c'est à quel point notre réaction a été faible", observe Andrew Kuchins, spécialiste de l'Europe de l'Est au groupe de réflexion CSIS de Washington, pour qui le dirigeant russe veut "éroder en profondeur l'influence américaine dans le monde".

En effet, Washington et Londres s'étaient portés garants avec la Russie de l'intégrité territoriale de l'Ukraine quand cette ex-république soviétique a renoncé à son arsenal nucléaire il y a 20 ans.

"Que vont retenir nos alliés comme le Japon et la Corée sur la solidité de notre engagement" à défendre leur sécurité, alors que la Russie a piétiné cet accord, demande M. Kuchins.

Apparemment consciente du risque de voir ses alliés douter de sa fermeté, la Maison Blanche a programmé une réunion tripartite avec la présidente coréenne et le Premier ministre japonais à La Haye, où M. Obama verra aussi son homologue chinois Xi Jinping.

"S'il y a un thème commun à ce voyage, c'est l'importance fondamentale de nos alliances et partenariats", a affirmé vendredi la conseillère de sécurité nationale de M. Obama, Susan Rice, pour qui la tournée de M. Obama démontrera que "la Russie est de plus en plus isolée et que la communauté internationale, Etats-Unis en tête, soutient les Ukrainiens et leur gouvernement, et est déterminée à imposer des coûts à la Russie".

L'heure est en effet désormais aux sanctions contre Moscou, qui pourrait se voir exclure du G8 par les sept autres membres du groupe, dont les dirigeants doivent se réunir lundi soir en marge du NSS.

Mais au delà d'un geste symbolique fort, l'incertitude règne sur l'alignement entre Washington et ses partenaires européens. M. Obama a évoqué jeudi l'idée de s'en prendre à des "secteurs clé" de l'économie russe, mais l'UE a bien plus à perdre que Washington d'un cycle de représailles avec Moscou, en particulier dans le domaine énergétique.

Ces éventuelles sanctions "seront très difficiles et très douloureuses" pour les Européens qui se relèvent à peine d'une grave crise économique, relève Heather Conley, experte ès Europe au CSIS, en soulignant le travail en profondeur que devra effectuer M. Obama pour convaincre ses partenaires.

Le président de la commission des Affaires étrangères au Sénat américain Robert Menendez a préparé le terrain samedi en prévenant à Bruxelles que "les sanctions économiques demandent des sacrifices, mais l'histoire nous a appris que le coût de l'inaction peut être bien plus important".

A Bruxelles mercredi, M. Obama participera à un autre sommet, avec les dirigeants européens Herman Van Rompuy et José Manuel Barroso. Il se rendra aussi au siège de l'OTAN pour rencontrer son secrétaire général, Anders Fogh Rasmussen.

Outre la crise ukrainienne, le sommet américano-européen, première visite du président Obama au siège des institutions européennes depuis son arrivée au pouvoir, va aussi s'effectuer dans le contexte de négociations ardues sur un accord de libre-échange et des retombées de l'affaire Edward Snowden, ancien analyste du renseignement américain qui a révélé l'ampleur des opérations de surveillance américaines à l'étranger.

Le président américain enchaînera jeudi par l'Italie et le Vatican, où il sera reçu en audience par le pape François. M. Obama a exprimé son admiration pour le message du souverain pontife sur les inégalités sociales, correspondant aux priorités budgétaires qu'il défend sans succès face à ses adversaires républicains du Congrès.

Il conclura sa tournée par un crochet vendredi et samedi en Arabie saoudite, un autre allié des Etats-Unis. Ryad a manifesté son inquiétude ces derniers mois vis-à-vis des négociations nucléaires avec l'Iran, son concurrent régional, et critiqué le manque de soutien de Washington aux rebelles en Syrie.

tq/jr

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