Les rebelles syriens ont pris samedi à l'armée une colline stratégique à l'ouest d'Alep tandis que les combats entre les belligérants se sont étendus dans la province de Lattaquié, selon une ONG syrienne.
A l'issue d'une offensive de plusieurs heures, les insurgés se sont emparés du mont Chwayhné, qui domine l'ouest d'Alep, a affirmé l'Observatoire syrien de droits de l'Homme (OSDH). Lors des combats, 21 membres des forces loyalistes et 18 rebelles ont été tués.
Cette victoire fragilise le quartier gouvernemental de Zahra, dans le nord-ouest de la ville, où se trouve le centre des redoutables services de renseignements de l'armée de l'air, que les rebelles cherchent à prendre depuis des mois, selon la Commission générale de la révolution syrienne (CGRS).
Au même moment à Lattaquié, "les combats se sont étendus entre forces loyalistes, épaulées par les supplétifs de la défense nationale, d'un côté et les rebelles, dont le Front al-Nosra, de l'autre", a déclaré à l'AFP le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane, ajoutant que les rebelles se sont emparés d'une position militaire surnommée l'Observatoire 45.
Trois groupes islamistes --le Front al-Nosra, Sham al-Islam et Ansar al-Sham-- ont lancé mardi une campagne baptisée "Anfal" dans cette province jusqu'alors relativement épargnée par les combats qui ravagent la Syrie. Cette province, majoritairement alaouite, la confession du président Bachar al-Assad, est considérée comme l'un des bastions du régime.
Vendredi, ces trois groupes y ont mené un assaut contre un point de passage avec la Turquie, Kassab, tenu par le régime.
Les combattants islamistes se sont emparés de postes de surveillance, de quelques immeubles et d'une colline voisine, à la faveur de combats ayant fait au moins 41 morts, dont cinq civils et 20 insurgés, selon l'OSDH. Une source de sécurité a indiqué à l'AFP que l'armée "avait repris deux postes de police qui étaient tombés sous le contrôle de groupes infiltrés depuis la Turquie".
De violents combats avaient encore lieu dans le secteur samedi soir et l'armée "a infligé de lourdes pertes aux terroristes", selon la télévision d'Etat. Le régime désigne par "terroristes" l'ensemble des insurgés.
Dans un message au secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, les autorités de Damas avaient auparavant demandé au Conseil de sécurité de "dénoncer cette attaque terroriste sur le territoire syrien", accusant Ankara de protéger les rebelles.
Parallèlement samedi, les combats ont gagné de nouveaux villages comme Kherbet Soulas, Beit Halabiyé et al-Malek, contrôlés par le régime, dans le nord de la province de Lattaquié.
Les forces loyalistes ont de leur côté pilonné des villages rebelles dont al-Kabir, al-Chahroura et Khan al-Joze, a précisé M. Abdel Rahmane.
A Douma, une localité de la Ghouta orientale, près de Damas, assiégée depuis des mois par les forces du régime, un enfant et une femme ont péri en raison du manque de nourriture et de médicaments, a affirmé l'OSDH.
Selon la même source, le camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk à Damas, lui aussi assiégé par l'armée, a été la cible de bombardements samedi, qui n'ont pas fait de victime.
Pour sa part, l'agence officielle Sana a indiqué que les forces loyales avaient "détruit un dépôt de roquettes et de munitions, ainsi que des voitures transportant des armes (...) lors de plusieurs opérations" dans des villages du nord de la province.
Dans la province de Raqa (nord) de violents combats ont opposé les jihadistes radicaux de l'État islamique d'Irak et du Levant (EIIL) aux miliciens autonomistes kurdes dans la région de Tel Abyad, près de la frontière avec la Turquie. Au cours des affrontements, 18 combattants de l'EIIL ont été tués ainsi que 7 combattants kurdes, selon l'OSDH.
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