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Thaïlande: le "tireur au popcorn" dit avoir été payé par les manifestants

Thaïlande: le "tireur au popcorn" dit avoir été payé par les manifestants

Un homme surnommé le "tireur au popcorn", pour avoir ouvert le feu lors d'une manifestation à Bangkok avec son fusil d'assaut en récupérant les douilles dans un sac de popcorn, a assuré jeudi après son interpellation avoir été engagé par les manifestants.

Les images de ce tireur mystérieux réalisées lors de heurts violents entre militants pro et anti-gouvernement le 1er février avaient été largement reprises dans les médias.

Certains opposants l'avaient même érigé en héros de la lutte contre le gouvernement de la Première ministre Yingluck Shinawatra.

Wiwat Yodprasit, 24 ans, a été interpellé mercredi dans le sud de la Thaïlande, à Surat Thani, fief du meneur des manifestants, Suthep Thaugsuban, ancienne figure du Parti démocrate, principale formation de l'opposition.

L'homme présenté à la presse jeudi a expliqué avoir été payé un peu plus de six euros par jour pour travailler au service d'ordre des sites de manifestations, organisées 24 heures sur 24 entre fin 2013 et début 2014 à Bangkok.

"Le chef de la sécurité des manifestations m'a donné un M16. J'ai tiré 20 balles. J'ai utilisé le sac de popcorn pour empêcher les douilles de tomber par terre", a-t-il assuré devant les journalistes.

Les responsables des manifestations ont toujours nié que leurs services d'ordre et leurs partisans aient pu être armés, accusant les autorités d'envoyer des "hommes en noir", tireurs mystérieux, pour décrédibiliser leur mouvement.

Le porte-parole des manifestants, Akanat Promphan, a dénoncé le rôle de "bouc émissaire" de Wiwat.

"Il n'avait pas l'intention de blesser quiconque, mais de protéger des gens innocents", a-t-il ajouté de façon ambiguë, sans confirmer s'il était ou non un membre du service d'ordre des manifestants.

"Suthep n'a cessé de répéter que ses manifestations étaient pacifiques. Ce n'est absolument pas vrai", a commenté Chalerm Yubumrung, le ministre du Travail, à la tête de la cellule de crise en charge des manifestations.

Les violences ayant émaillé ces plus de quatre mois de manifestations ont fait 23 morts et des centaines de blessés, souvent dus à des tirs ou jets de grenades d'origine inconnue.

Le gouvernement a levé mardi l'état d'urgence à Bangkok, mais il reste dans l'impasse, l'opposition refusant tout compromis.

La crise pourrait connaître un nouveau rebondissement vendredi, si la Cour constitutionnelle décidait d'invalider les élections législatives du 2 février.

Proposées comme une sortie de crise, elles ont été boycottées par les Démocrates et perturbées par les manifestants, empêchant la publication de résultats avant d'autres scrutins partiels.

L'opposition, qui n'a pas remporté d'élections générales en vingt ans, reproche à Yingluck d'être la marionnette de son frère Thaksin, Premier ministre en exil, chassé par un coup d'Etat en 2006.

Yingluck et le parti au pouvoir sont menacés par une série de procédures judiciaires, dont l'une concerne la tentative ratée d'amender la Constitution pour faire du sénat une chambre entièrement élue et non plus partiellement nommée.

Des centaines d'élus pro-gouvernement sont poursuivis dans ce cadre par la commission anti-corruption (NACC). L'un d'entre eux, le président du sénat Nikom Wairatpanij, a été suspendu jeudi par la NACC, et pourrait être interdit de politique.

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