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Le gouvernement libanais investi après 10 mois de crise

Le gouvernement libanais investi après 10 mois de crise

Le nouveau gouvernement libanais dirigé par Tammam Salam a été investi jeudi par une large majorité au Parlement, mettant fin à 10 mois de crise alimentée par le conflit en Syrie voisine qui divise profondément le pays.

Selon une source parlementaire, à l'issue de deux jours de débats, 96 députés ont voté en faveur du cabinet qui réunit toutes les factions politiques, du Courant du Futur dirigé par les sunnites hostiles au régime syrien au mouvement chiite Hezbollah qui combat les rebelles en Syrie pour le maintien au pouvoir de Bachar al-Assad.

Quatre députés ont voté contre et un s'est abstenu. Le Parlement compte 120 députés, partagé pour moitié de chrétiens et de musulmans.

Après des mois de difficiles tractations, un cabinet de 24 ministres a été formé le 15 février. Mais il a fallu attendre encore un mois pour que les ministres se mettent d'accord sur une feuille de route tant les divisions sont profondes.

Le gouvernement s'est mis d'accord sur un texte de compromis concernant le recours aux armes du Hezbollah, qui prône la lutte armée contre Israël. La coalition hostile au Hezbollah réclamait que toute action de ce mouvement soit conditionnée à un aval préalable de l'Etat, ce qu'il a refusé.

Les deux camps sont finalement tombés d'accord sur un texte évoquant "le devoir de l'État de libérer (les territoires occupés par Israël) par tous les moyens légitimes" et reconnaissant "le droit des citoyens libanais de résister à l'occupation israélienne, de riposter à ses agressions et de récupérer le territoire occupé".

Beyrouth considère comme occupés par Israël les Fermes de Chebaa, les collines de Kfarchouba et la partie libanaise du village de Ghajar, tous dans le sud et le sud-est du Liban.

Contrairement aux feuilles de routes des gouvernements précédents, ce compromis ne confie pas explicitement au Hezbollah la "résistance" contre Israël, mais il reconnaît le droit à recourir aux armes hors de l'autorité de l'Etat.

L'arsenal du Hezbollah est la principale pomme de discorde au Liban, les détracteurs du parti l'accusant de se servir de sa puissance militaire pour imposer sa volonté sur le pays. La participation unilatérale du Hezbollah dans la guerre en Syrie, ancienne puissance tutélaire au Liban, a davantage exacerbé les tensions.

Le nouveau gouvernement devrait préparer l'élection présidentielle qui doit avoir lieu au plus tard le 25 mai.

sah/sk/tp

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