Le Canada a un rôle important à jouer au sein de l'OTAN alors que la coalition politique et militaire doit faire face aux conséquences de la crise entre l'Ukraine et la Russie, a indiqué l'ancienne secrétaire d'État des États-Unis, Hillary Clinton, mardi.
De passage à Montréal, Mme Clinton a affirmé que le Canada et les États-Unis doivent travailler de concert pour trouver une solution intelligente pour éviter à l'avenir des actes d'agression contre des peuples libres ou empêcher qu'un conflit échappe au contrôle des gouvernements.
« Plusieurs de vos chefs militaires ont joué des rôles significatifs. On doit réfléchir ensemble à ce qui va se produire à l'avenir. Comment allons-nous réagir à ce qui nous attend, j'en ai bien peur, c'est-à-dire un temps pour tester (notre résolution) », a-t-elle dit lors d'une période de questions suivant la conférence qu'elle a donnée devant la Chambre de commerce du Montréal métropolitain.
Briser l'intimidation
Mme Clinton a recommandé que l'OTAN prenne des sanctions contre la Russie et fournisse de l'aide technique et financière au gouvernement ukrainien plutôt que « de lever l'épée ».
Selon elle, les pays européens doivent devenir moins dépendants des ressources énergétiques de la Russie. « Les Russes ne peuvent vous intimider que si vous dépendez d'eux », a déclaré celle qui pourrait se lancer dans la course à la succession de Barack Obama.
Comme de nombreux chefs de gouvernement, Mme Clinton a répété que M. Poutine avait violé les lois internationales en occupant militairement la Crimée.
Elle a recommandé de se méfier des motifs évoqués par M. Poutine pour justifier l'annexion de la péninsule de Crimée par la Russie. Si celle-ci est légitime parce qu'une majorité de Russes y habitent, ce discours pourrait aussi s'appliquer pour d'autres parties de l'Ukraine et d'autres pays limitrophes comme l'Estonie, la Lituanie et la Lettonie.
« Il y a un choc des valeurs. C'est une tentative de M. Poutine de retracer les frontières de l'après-Seconde Guerre mondiale. J'espère qu'il n'y aura pas une autre Guerre froide. Personne ne veut ça, mais tout dépendra de M. Poutine. »
Discours attendu
Plusieurs personnalités ont assisté à la conférence de Mme Clinton, dont le ministre des Affaires étrangères du Canada, John Baird. Les chefs des trois principaux partis politiques québécois -- Pauline Marois, Philippe Couillard et François Legault -- ont fait une pause à leur campagne électorale pour venir entendre l'ancienne chef de la diplomatie américaine.
Près de 4300 personnes ont déboursé entre 50 $ et 300 $ pour être présentes à l'événement.
Hillary Clinton, âgée de 66 ans et épouse de l'ancien président Bill Clinton, a été la 67e secrétaire d'État des États-Unis de 2009 à 2013. Elle a aussi été sénatrice de l'État de New York de 2001 à 2009 et fait la lutte à Barack Obama à l'investiture du Parti démocrate en 2008.
Questionnée à savoir si elle avait pris une décision concernant sa candidature probable à l'investiture démocrate de la prochaine élection présidentielle américaine, elle a assuré que tous seraient informés au même moment, lorsqu'elle aurait fait son choix.