Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Egypte: policiers et manifestants pointés dans un rapport officiel après le carnage de la mi-août

Egypte: policiers et manifestants pointés dans un rapport officiel après le carnage de la mi-août

L'organe étatique chargé des droits de l'Homme en Egypte a pointé lundi du doigt la responsabilité des forces de sécurité et d'hommes "armés" parmi les manifestants lors de la dispersion dans un bain de sang d'un sit-in islamiste au Caire mi-août.

Selon le Conseil national des droits de l'Homme, 632 personnes, dont huit policiers, ont été tuées le 14 août lorsque les forces de sécurité ont dispersé des milliers de partisans du président destitué Mohamed Morsi rassemblés sur la place Rabaa Al-Adawiya du Caire.

Le gouvernement, installé par l'armée après l'éviction il y a huit mois de Morsi, avait chargé le Conseil d'enquêter sur les violations des droits de l'Homme commises durant cette journée, la plus meurtrière de l'histoire récente du pays, mais aussi durant les mois qui l'ont suivie.

"La plupart des victimes civiles sont des (manifestants) qui n'ont pas pu fuir les affrontements armés" entre les forces de sécurité et les hommes armés parmi les manifestants, affirme dans son rapport final le Conseil, sans toutefois préciser qui les avait tuées.

Pour le Conseil, les forces de sécurité ont eu un recours "disproportionné" à la force, même si elles ont été "obligées d'utiliser des armes à feu". Toutefois, "nous ne condamnons personne, nous demandons une enquête judiciaire pour savoir qui a tué qui", a déclaré l'un de ses membres, Nasser Amin, lors d'une conférence de presse au Caire.

Depuis la destitution et l'arrestation du seul président jamais élu démocratiquement d'Egypte, la répression a fait au moins 1.400 morts, selon Amnesty International, pour la quasi-totalité des manifestants pro-Morsi.

En outre, des milliers de personnes ont été arrêtées et Morsi et la majorité des dirigeants de sa confrérie des Frères musulmans sont emprisonnés et jugés.

Selon le rapport, les violences ont éclaté après que "des éléments armés ont soudainement tiré", tuant un officier qui appelait les manifestants à se disperser après 45 jours de sit-in.

Le rapport dénonce par ailleurs les 25 minutes laissées aux manifestants pour quitter les lieux, un temps "insuffisant pour faire sortir des milliers" de personnes, accusant les forces de sécurité d'avoir "échoué à sécuriser" leur sortie alors que des individus armés "ont utilisé les manifestants comme bouclier humain".

Des vidéos diffusées lors de la conférence de presse ont montré un tireur embusqué sur le toit d'un bâtiment militaire puis un manifestant s'écroulant au sol après avoir reçu une balle. Sur d'autres images, des policiers anti-émeutes frappaient un manifestant arrêté.

Dans le même temps, des vidéos ont montré des manifestants tirant sur les forces de l'ordre et le témoignage d'un homme affirmant avoir été torturé par des manifestants avant la dispersion du sit-in.

M. Amin a indiqué que le Conseil avait demandé au ministère de l'Intérieur de produire son plan pour la dispersion, sans obtenir de réponse. Les Frères musulmans de M. Morsi n'ont pas non plus coopéré avec le Conseil, selon lui.

tgg/sbh/hj

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.