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Les Occidentaux prêts à riposter au référendum en Crimée

Les Occidentaux prêts à riposter au référendum en Crimée

L'Union européenne se préparait dimanche à riposter au référendum en Crimée et semblait déterminée à sanctionner des responsables russes, sans toutefois frapper à la tête de l'Etat afin de laisser la porte ouverte au dialogue avec Moscou.

Les Européens devraient réagir sans tarder, dès lundi matin, puisque leurs ministres des Affaires étrangères se retrouveront à 09H30 (08H30 GMT) à Bruxelles pour leur réunion mensuelle.

Les Etats-Unis ont également prévu de hausser le ton si ce référendum, qu'ils considèrent comme "illégitime", se tenait, ce qui était bien le cas dimanche.

"Si le référendum a lieu, il y aura des sanctions, il y aura une réponse", avait averti vendredi le secrétaire d'Etat John Kerry.

Qualifiant ce scrutin de "pseudo-consultation", le président français François Hollande a précisé samedi que "s'il n'y a pas de désescalade lundi", il "y aura usage des sanctions" sur lesquelles se sont entendus les dirigeants de l'UE lors de leur réunion extraordinaire sur l'Ukraine le 6 mars.

Jusqu'à présent plutôt réticente, Londres a également estimé qu'il était temps pour l'UE d'"adopter des mesures de restriction plus sévères", selon son chef de la diplomatie, William Hague.

A Bruxelles, une nouvelle réunion au niveau des ambassadeurs était prévue dimanche soir pour finaliser des sanctions "ciblées" visant des responsables russes ou ukrainiens pro-russes, sous la forme de restrictions de visas et de gels d'avoirs.

Aucune information officielle n'a été dévoilée sur la liste des personnes visées, qui pourrait comprendre de "25 à 30 noms", selon une source européenne. Elle "devrait être limitée mais politiquement significative pour envoyer un message clair" à Moscou, a précisé une autre source.

"Il y aura des parlementaires, des membres des instances de sécurité, un haut responsable du ministère de la Défense...", selon elle. Des responsables pro-russes de Crimée devraient être également concernés.

Mais il semblait exclu que la liste comprenne, dans un premier temps, des membres du gouvernement russe car il "serait difficile" de sanctionner des personnes avec lesquelles on essaie de négocier une solution politique.

Les capitales occidentales s'interrogent en effet sur les intentions de Vladimir Poutine après le référendum. "Va-t-il se satisfaire de l'arrimage de la Crimée à la Russie où va-t-il chercher à pousser son avantage dans l'est de l'Ukraine ?", se demande un diplomate à Bruxelles.

Pour plusieurs responsables européens, l'attitude de Moscou ces derniers jours ne prêtait pas à l'optimisme. "La Russie a jusqu'à présent bloqué toute option de sortie de crise, toute avancée vers une désescalade et veut apparemment établir une situation que nous ne pouvons accepter", a estimé dimanche le ministre allemand des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier.

Dans le cas où la crise s'aggraverait, l'UE envisage de débloquer un troisième train de sanctions, jugées plus dommageables pour Moscou car portant sur les relations économiques et commerciales.

Les chefs d'Etat et de gouvernement des 28 auront l'occasion d'en discuter lors du sommet européen qui se tiendra jeudi et vendredi à Bruxelles.

Les milieux économiques, notamment allemands, s'inquiètent publiquement de telles sanctions. Le patron du géant de l'énergie EON, Johannes Teyssen, a ainsi mis en garde dans l'hebdomadaire Der Spiegel contre le risque d'"endommager inconsidérément" les relations avec la Russie, troisième partenaire économique de l'UE.

Lors de leur sommet à Bruxelles, les dirigeants européens entendent affirmer leur soutien fort au nouveau régime de Kiev.

Le Premier ministre ukrainien Arseni Iatseniouk a indiqué samedi qu'il pourrait les rejoindre pour signer le 21 mars le volet politique de l'accord d'association entre son pays et l'UE.

bur-jri/ros

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