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confrontation à Gaza: les protagonistes tentent d'engranger des gains

confrontation à Gaza: les protagonistes tentent d'engranger des gains

Ni Israël, ni le Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, ni le Jihad islamique, ne cherchent une conflagration d'ampleur, mais chacun s'efforce de tirer le maximum de dividendes politiques de la confrontation, selon des analystes.

"La plupart des roquettes tirées par le Jihad islamique ont visé des zones inhabitées et les bombardements israéliens des positions d'entraînement", désertées des heures auparavant, remarque Adnane Abou Amr, professeur de science politique à l'Université Oumma, à Gaza.

"Les deux parties s'adressent ainsi le message qu'elles ne souhaitent pas s'embarquer dans une confrontation illimitée", explique-t-il.

Un ancien conseiller israélien à la sécurité nationale, Uzi Dayan, a indiqué qu'Israël était "dans une bataille pour la dissuasion".

"La formule d'Israël est sur le mode +Nous réagirons avec force pour rétablir la dissuasion, mais pas trop brutalement afin de ne pas les obliger à répliquer trop violemment, en espérant qu'il n'y aura pas de victimes", a-t-il déclaré à la radio publique.

Les tirs d'une soixantaine de roquettes, les plus intensifs depuis l'opération israélienne "Pilier de défense" (14-21 novembre 2012), ont été revendiqués par le Jihad islamique, le Hamas se contentant apparemment d'imputer l'"escalade" à Israël.

Les deux mouvements palestiniens ont annoncé à la mi-journée le rétablissement de la trêve décrétée en novembre 2012, grâce à une médiation égyptienne comme précédemment.

"Il n'y a pas de volonté de confrontation de la part du Hamas, mais plutôt d'attirer l'attention sur Gaza", estime Adnane Abou Amr.

"Une telle escalade ne peut pas se produire sans consultation et coordination avec le Hamas", affirme Naji Charab, professeur de science politique à l'Université Al-Azhar de Gaza. "Cela aide le Hamas à briser son isolement et forcer l'Egypte à s'impliquer et ouvrir le terminal de Rafah".

"La riposte du Jihad islamique est cette fois un message pour dire à Israël qu'il n'a rien à voir avec un navire d'armes qui aurait été envoyé par l'Iran, mais qu'il est capable de faire face à Israël et possède des armes puissantes et variées", ajoute-t-il, en référence au cargo Klos-C, arraisonné le 5 mars par Israël en mer Rouge.

Son confrère de la même université, Moukhaïmer Abou Saada, juge également que la salve a reçu l'assentiment du Hamas, qui a intérêt à attiser les tensions pour "car il subit un isolement politique sans précédent depuis la destitution de Mohamed Morsi", le président islamiste égyptien, déposé par l'armée le 3 juillet.

"C'est Israël qui a enclenché l'escalade cette fois, le Jihad islamique n'avait pas d'autre choix que de riposter" à la mort mardi de trois de ses combattants dans la bande de Gaza, survenant après une série d'opérations de liquidations le ciblant, souligne-t-il.

La branche armée du Jihad islamique, les Brigades Al-Qods, a indiqué agir en représailles à la mort dans un raid aérien israélien de ses trois membres qui venaient de tirer au mortier sur des troupes israéliennes à la frontière.

"Ce qui est surprenant, ce ne sont pas les tirs de roquettes d'hier, qui étaient attendus, mais leur volume", précise le correspondant militaire du quotidien israélien Yediot Aharonot, y voyant une "tentative de créer une dissuasion face à Israël et de lui rappeler les capacités militaires du Jihad islamique".

"L'actuel cycle de violences résulte de la bataille pour le +périmètre de sécurité+" imposé par l'armée israélienne le long de la frontière, à l'intérieur de la bande de Gaza, souligne-t-il.

Selon lui, l'armée israélienne tient à agir dans cette zone, considérant que "mieux vaut des escarmouches déclenchées par les incursions israéliennes que des bombes causant des victimes israéliennes et de douloureuses représailles à Gaza. A contrario, pour les Palestiniens, les incursions sont une violation de souveraineté qui exigent une riposte".

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