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Le réchauffement du climat a favorisé l'expansion de l'empire mongol

Le réchauffement du climat a favorisé l'expansion de l'empire mongol

Le réchauffement climatique et des pluies plus abondantes ont contribué à la rapide expansion des Mongols au XIIIe siècle, selon des scientifiques américains qui apportent un nouvel éclairage au succès de Gengis Khan, créateur du plus vaste empire de l'histoire.

Des chercheurs ont pu retracer l'évolution du climat dans cette région à partir de l'analyse des anneaux de croissance d'arbres anciens, et expliqué en partie comment Gengis Khan a pu conquérir une grande partie du monde à la tête de petites bandes de cavaliers nomades.

Ces travaux paraissent dans les Comptes-rendus de l'Académie américaine des sciences (PNAS) datés du 10-14 mars.

Ces anneaux montrent qu'au début de l'empire mongol, le climat normalement froid et aride d'Asie centrale est devenu plus doux et plus humide, expliquent-ils. Durant une année chaude et humide, les arbres connaissent une plus grande croissance qui se traduit par un anneau plus large.

La production d'herbe dans les steppes a probablement fortement augmenté permettant de nourrir de vastes hordes de chevaux de guerre et d'autre bétail qui ont fourni les moyens de la conquête de l'empire.

"La transition d'une sécheresse extrême à une humidité abondante juste au début de l'empire mongol suggère fortement que le climat a joué un rôle", explique Amy Hessl, une chercheuse de l'université de Virginie Occidentale, co-auteur de la recherche.

"Le climat n'a pas été le seul facteur mais a créé les conditions idéales pour qu'un dirigeant charismatique émerge du chaos, développe une armée et concentre le pouvoir entre ses mains", a-t-elle dit précisant dans un entretien avec l'AFP que "c'est la première fois qu'un lien est établi entre le changement climatique et l'essor de l'empire mongol".

Le plus souvent, le changement climatique a été lié à la fin de plusieurs civilisations comme celle des Mayas ou encore de l'empire romain, note-t-elle.

"Une humidité inhabituelle dans des zones arides créé une plus grande productivité des plantes ce qui s'est traduit par une augmentation du nombre de chevaux". Selon cette chercheuse, "Gengis Khan a été capable de littéralement surfer sur cette vague".

"Dans le passé avant les énergies fossiles, l'herbe et l'ingéniosité étaient les carburants des Mongols et des cultures qui les entouraient", relève Neil Pederson, un expert des anneaux de croissance des arbres à l'Université Columbia à New York, le principal auteur de ces travaux.

"Même aujourd'hui, un grand nombre de Mongols continuent à vivre comme leurs ancêtres mais dans l'avenir ils pourraient être confrontés à des conditions climatiques extrêmes", explique ce scientifique.

L'analyse des anneaux de croissance des arbres sur une période de 1.112 années allant de 900 à 2011, offre des perspectives inquiétantes pour cette région, affirme Neil Pederson.

Depuis le milieu du XXe siècle, cette région se réchauffe rapidement et les cernes des arbres révèlent que les récentes sécheresses ont été les plus extrêmes dans les annales.

Dans une zone géographique souffrant déjà de la rareté de l'eau, ces sécheresses ont déjà contribué à de nouvelles vagues de migration des éleveurs nomades mongols vers les villes avec des risques de remous sociaux, souligne Neil Pederson.

js/rap

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