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Liban: des milliers de manifestants contre la violence conjugale

Liban: des milliers de manifestants contre la violence conjugale

Près de 4000 manifestants se sont rassemblés samedi à Beyrouth pour réclamer la ratification d'un projet de loi contre la violence conjugale, à l'occasion de la journée internationale des droits des femmes.

Des femmes, mais aussi beaucoup d'hommes accompagnés de leurs enfants, ont défilé pour la ratification par le Parlement d'un projet de loi, approuvé en commission en 2013, mais resté dans les tiroirs depuis.

"Le peuple veut la ratification de la loi", ont-il scandé, brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire "Législateur, député, ton silence me tue tous les jours", "Brisez le silence" ou encore "Le temps du machisme est révolu...bye".

Le cortège était mené par les mères et les proches de victimes de violences conjugales, certaines les larmes aux yeux.

Considéré comme le plus pays le plus libéral du monde arabe, le Liban n'en est pas moins doté de lois caduques en ce qui concerne les droits de la femme: un homme qui viole une femme est exonéré s'il l'épouse, une Libanaise ne peut pas transmettre sa nationalité à ses enfants, un époux peut confisquer le passeport de sa femme et aucune loi ne protège la femme de la violence de son mari, de son père ou de son frère.

Mais plusieurs cas ont récemment attiré l'attention sur la situation des femmes.

Les familles de Christelle Abu Shakra, décédée après avoir avalé un insecticide, de Manal Assi, dont le mari est accusé de l'avoir tué en frappant sa tête avec une cocotte-minute, et de Roula Yaacoub, que sa famille affirme battue à mort, ont toutes portés plaintes contre les maris.

"Le fait que les parents des victimes commencent a parler, cela veut qu'il y a de plus en plus conscience qu'il ne faut pas se taire" a affirmé à l'AFP Zoya Rouhanam, directrice de l'ONG KAFA ("assez", en arabe).

"Les médias jouent un rôle de plus en plus important, et de manière générale, il y a une prise de conscience plus importante au Liban en ce qui concerne les droits de la femme et la lutte contre la violence conjugale" a-t-elle ajouté.

Dans le cortège, des slogans hostiles à certains juges et médecins légistes accusés d'avoir été soudoyés et d'avoir falsifié des rapports, ont également fusé.

Les militants accusent par ailleurs les hommes politiques de complicité avec les influentes autorités religieuses du pays, opposées à des clauses de ce projet comme celle portant sur le viol conjugal, une "invention occidentale", selon le mufti de la République.

ram-ser/cbo

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