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Le Boeing de Malaysia Airlines toujours introuvable, mystère autour de passeports volés

Le Boeing de Malaysia Airlines toujours introuvable, mystère autour de passeports volés

Malaysia Airlines craignait "le pire" dimanche pour son Boeing 777 toujours introuvable plus de 30 heures après sa disparition avec 239 personnes à bord, dont deux passagers mystérieux qui auraient utilisé des passeports volés.

Des avions vietnamiens à la recherche de l'appareil, qui faisait la liaison entre Kuala Lumpur et Pékin, avaient repéré samedi deux traînées parallèles de carburant de 15 à 20 kilomètres de long en mer de Chine du sud. Et Hanoï en avait informé la Malaisie.

"Mais les Malaisiens nous ont informé plus tard qu'ils n'avaient rien trouvé d'anormal", a déclaré dimanche à la télévision Lai Xuan Thanh, directeur de l'aviation civile vietnamienne.

"Nous n'avons pas pu localiser, voir quoi que ce soit", a également souligné dimanche matin son homologue malaisien Azharuddin Abdul Rahman, notant que les recherches avaient été étendues vers la côte ouest de la Malaisie.

Malaysia Airlines a de son côté indiqué dans un communiqué "craindre le pire".

Il pourrait s'agir aussi de la catastrophe aérienne la plus meurtrière d'un avion de ligne depuis 2001, date de l'accident d'un Airbus A-300 d'American Airlines qui avait fait 265 morts aux Etats-Unis.

Le vol MH370, qui transportait 227 passagers de 14 nationalités, dont 153 Chinois et quatre Français, et 12 membres d'équipage, semble avoir perdu le contact avec le contrôle aérien quelque part entre l'est de la Malaisie et le sud du Vietnam, sans avoir envoyé de signal de détresse.

Il avait disparu des écrans radars samedi vers 01h30(17h30 GMT vendredi), soit environ une heure après son décollage, et non deux comme annoncé au départ, ce qui suggère qu'il était plus proche de Kuala Lumpur qu'envisagé plus tôt.

Deux passagers qui auraient utilisé pour embarquer des passeports européens volés soulevaient de nombreuses interrogations.

Un Autrichien du nom de Christian Kozel et un Italien du nom de Luigi Maraldi apparaissent sur le manifeste, mais aucun d'eux n'était à bord, selon des responsables, et tous les deux auraient eu leur passeport volé, respectivement en 2012 et 2013.

Azharuddin Abdul Rahman a souligné dimanche que les autorités étaient "au courant de la situation". "Nous enquêtons", a-t-il ajouté sans autre commentaire.

"Nous sommes au courant des informations sur le vol de deux passeports. Nous n'avons pas trouvé de connexion avec le terrorisme, bien que ce soit trop tôt et en aucune façon définitif", a de son côté déclaré un responsable américain à Washington.

Samedi, le Premier ministre malaisien Najib Razak, interrogé sur l'éventualité d'une action terroriste, avait souligné que le gouvernement étudiait "toutes les possibilités". "Mais il est trop tôt pour spéculer", avait-il noté.

Des opérations de recherche maritimes et aériennes ont été lancées par plusieurs pays, dont certains se disputent la souveraineté de certaines zones de mer de Chine méridionale.

Les recherches aériennes, interrompues pendant la nuit, ont repris à l'aube dimanche.

La Chine, le Vietnam, la Malaisie et les Philippines ont déployé navires, avions ou hélicoptères. Les Etats-Unis ont également envoyé un destroyer avec deux hélicoptères à bord et la France a proposé son aide.

"Nous mettons les problèmes (territoriaux) de côté pour des raisons humanitaires", a commenté une porte-parole de l'armée philippine, le lieutenant Cheryl Tindog.

L'avion, un Boeing 777-200 de plus de onze ans avec un pilote employé par Malaysia Airlines depuis 1981, transportait 227 passagers dont deux enfants en bas âge, et 12 membres d'équipage malaisiens, selon la compagnie.

Parmi eux, outre les 153 Chinois et quatre Français (dont trois élèves du lycée français de Pékin), se trouvaient 38 Malaisiens, sept Indonésiens, six Australiens et trois Américains.

Vingt employés d'une société texane de semi-conducteurs (12 Malaisiens et 8 Chinois) étaient également à bord, selon son PDG.

Le manque d'informations avait provoqué samedi la colère des familles rassemblées dans un hôtel près de l'aéroport de Pékin, pendant que d'autres proches des passagers attendaient dans l'angoisse à l'aéroport de Kuala Lumpur.

Si l'avion s'est abîmé en mer, ce pourrait être l'accident le plus grave d'un Boeing 777, qui a connu un seul crash mortel en 19 ans d'histoire, avec trois morts à l'aéroport de San Francisco en juillet 2013.

Malaysia Airlines (MAS) a enregistré peu d'accidents. Le pire désastre de ses 66 ans d'histoire avait eu lieu en 1977, lorsqu'un appareil s'était écrasé dans le sud de la Malaisie après un détournement, tuant les 93 passagers et les sept membres d'équipage.

Une catastrophe serait un coup dur pour l'entreprise qui perd de l'argent depuis des années face à des concurrents comme la compagnie low-cost AirAsia.

bur-abd/dth/jr

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