Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Une quarantaine d'interpellations lors d'une manifestation anti-Bouteflika (AFP)

Une quarantaine d'interpellations lors d'une manifestation anti-Bouteflika (AFP)

Une quarantaine de personnes, dont des journalistes, ont été interpellées jeudi de manière musclée par les forces de l'ordre lors d'une manifestation contre un 4ème mandat du président Abdelaziz Bouteflika dans le centre d'Alger.

Depuis que les autorités ont annoncé le 22 février la candidature de M. Bouteflika, 77 ans et 15 ans de pouvoir, à la présidentielle du 17 avril, les manifestations se sont multipliées dans le pays.

"Vive l'Algérie", "Algérie libre et démocratique", scandaient les manifestants, surtout des jeunes, devant la faculté d'Alger, en plein centre-ville, selon un journaliste de l'AFP.

"Il faut que celui qui occupe el Mouradia (le palais de la présidence) entende notre voix. Nous ne cèderons jamais", a crié l'un d'eux.

"52 ans, Barakat" (ca suffit)", criait aussi une femme d'une cinquantaine d'années, en référence aux 52 ans d'indépendance du pays géré depuis par des hommes politiques de la même génération.

Le journaliste de l'AFP a vu une quarantaine de personnes interpellées avec force, dont Amina Bouraoui, médecin gynécologue et une des fondatrice de Barakat, un mouvement opposé à un quatrième mandat de M. Bouteflika, ainsi que des journalistes comme Mehdi Biskri, du journal francophone El-Watan.

Hassan Farhati, un militant de l'ONG SOS Disparus, en référence aux milliers de disparus de la guerre civile des années 90, a également été arrêté par des policiers en civil.

Même dans les fourgons, les manifestants arrêtés continuaient à crier leur refus du système en tambourinant contre les parois des véhicules.

Etait également présent parmi les manifestants Djilali Soufiane, président du parti libéral Jil Jadid qui a renoncé la semaine dernière à se présenter à la présidentielle après l'annonce de la candidature de M. Bouteflika.

Il a exprimé son "écoeurement" à un journaliste de l'AFP: "Nous en avons marre de cet homme à demi-mort et des voyous qui l'entourent. Il faut que l'équation politique change".

La tactique des manifestants était de s'éparpiller tout au long de la principale artère de la capitale Didouche Mourad pour ne pas se laisser encercler par les forces de l'ordre, ce qui rendait difficile toute évaluation du nombre de protestataires. Le tronçon vu de loin était noir de monde dont au moins 300 policiers.

Un officier de police a cependant jugé que la manifestation avait "échoué" puisque les protestataires n'ont pas réussi à couper la route sur cette grande artère, comme ils l'avaient fait depuis quelques jours un peu partout dans le pays lors de manifestations similaires.

Malgré la levée de l'état d'urgence en 2011, les manifestations restent interdites à Alger.

La semaine dernière une manifestation au même endroit à Alger avait été violemment maîtrisée.

Le président Bouteflika, très amoindri par un AVC subi en avril 2013 et qui avait nécessité une hospitalisation de 80 jours en France, a présenté lundi sa candidature devant le Conseil constitutionnel.

Sa longue hospitalisation avait suscité des interrogations sur sa capacité à continuer à diriger le pays.

Onze autres personnalités, dont son ancien chef du gouvernement et principal challenger Ali Benflis, ont présenté un dossier de candidature au Conseil qui annoncera d'ici la fin de la semaine prochaine la liste finale des candidats.

ad-bur/vl

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.