Les dirigeants européens ont haussé le ton jeudi contre la Russie en suspendant les négociations sur les visas et en menaçant de prendre des sanctions plus sévères, notamment économiques, si la situation continuait à se détériorer en Ukraine.
A l'issue d'un sommet européen extraordinaire à Bruxelles, le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, a annoncé que les dirigeants s'étaient accordés sur une stratégie progressive de sanctions, en trois étapes, pour contraindre la Russie à "négocier" une sortie de crise en Ukraine.
"La situation en Ukraine doit s'engager dans un processus de désescalade. Si la Russie ne le fait pas, il y aura de graves implications dans les relations UE-Russie", a déclaré M. Van Rompuy à l'issue d'une réunion de plus de six heures.
L'UE a jugé "illégale" la décision du Parlement local de Crimée de demander le rattachement de la péninsule ukrainienne à la Russie. "Cette décision est contraire à la Constitution ukrainienne et en conséquence illégale", a déclaré M. Van Rompuy.
Il est "très important" que les 28 aient parlé "d'une même voix", a déclaré le président français François Hollande après la réunion au cours de laquelle les dirigeants ont reçu le Premier ministre ukrainien, Arseni Iatseniouk.
La position de l'UE "permet de donner sa place au dialogue, à la négociation, c'est-à-dire à la paix", a-t-il ajouté.
L'Union européenne a en outre annoncé son intention de signer l'accord d'association avec Kiev avant les élections du 25 mai en Ukraine.
"Nous nous tenons auprès de l'Ukraine et nous renouvelons l'engagement européen à signer l'accord d'association" que l'ex-président Viktor Ianoukovitch avait refusé de signer en novembre, a déclaré M. Van Rompuy. "nous signerons le volet politique de l'accord très bientôt, avant les élections", a-t-il ajouté.
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