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Pakistan : reprise des pourparlers entre les talibans et le gouvernement

Pakistan : reprise des pourparlers entre les talibans et le gouvernement

Le gouvernement d'Islamabad et les talibans pakistanais ont repris mercredi leurs pourparlers de paix, interrompus pendant plus de deux semaines en raison de violences, avec l'intention d'aboutir à des résultats concrets pour mettre un terme à sept ans d'insurrection islamiste.

Les négociateurs du gouvernement et des insurgés se sont rencontrés à Akora Khattak (nord-ouest), siège de la "Dar-ul-uloom Haqqania", l'école coranique du mollah Sami ul-Haq, le médiateur en chef du Tehreek-e-Taliban Pakistan (TTP), coalition de factions islamistes armées en lutte contre le pouvoir.

"Nous amorçons la seconde phase du dialogue au cours de laquelle des décisions devront être prises... Nous devons rendre ce processus encore plus effectif, plus fructueux et plus centré sur les résultats", a déclaré à l'issue de la rencontre le médiateur en chef du gouvernement, Irfan Siddiqui.

"Nous sommes entrés dans une phase cruciale. Ce processus devra se traduire par des résultats", a renchéri Sami ul-Haq, alors que les analystes doutent de la capacité des insurgés, favorables à l'instauration de leur version radicale de la loi islamique, et du gouvernement à parvenir à un compromis.

Les pourparlers avaient été suspendus le 17 février dernier après l'exécution sommaire de 23 paramilitaires par une faction talibane. En représailles, l'aviation pakistanaise avait multiplié les raids contre les fiefs rebelles dans le nord-ouest du pays, tuant une centaine de talibans présumés, d'après des sources sécuritaires.

Mais les talibans du TTP ont annoncé samedi un cessez-le-feu d'un mois afin de sauver le processus de paix, un geste qualifié par des commentateurs de tentative des rebelles pour regrouper leurs forces après avoir subi de lourdes pertes. Après cette annonce, les autorités se sont engagées à mettre fin, du moins provisoirement, à leurs raids aériens.

Cette trêve n'a toutefois pas réussi à juguler les violences. Un attentat contre un tribunal d'Islamabad a ainsi fait onze morts lundi, attaque la plus meurtrière perpétrée dans la capitale depuis l'attentat contre l'hôtel Marriott en 2008.

Et mercredi, ce sont six soldats qui ont perdu la vie dans l'explosion d'une bombe au passage de leur convoi à l'entrée de Kurram, l'une des sept zones tribales du nord-ouest du pays qui servent de refuge à une myriade de groupes islamistes armés.

L'attaque de lundi a été revendiquée par le Ahrar ul-Hind, un groupuscule hostile aux pourparlers de paix ayant fait scission du TTP, et celle de mercredi par le Ansar al-Mujahideen, un groupe jihadiste dont les relations avec le TTP demeurent nébuleuses.

"Nous devons nous abstenir de tenir les talibans responsables de toutes les violences", a d'ailleurs prévenu mercredi le négociateur en chef des insurgés, Sami ul-Haq, accusant l'Afghanistan, l'Inde et les Etats-Unis de ne pas souhaiter "le succès de ce processus de paix".

Mais les talibans "ne peuvent nier" leur implication dans ces violences car les "usines à kamikazes" sont concentrées dans leur fief des zones tribales, a commenté Saad Muhammad, un ancien haut gradé de l'armée devenu analyste.

"Ces pourparlers devront aboutir à des résultats d'ici trois ou quatre semaines sinon ils seront considérés comme un échec", a prévenu de son côté l'analyste politique Hasan Askari, aussi interrogé par l'AFP.

sjd-jaf-gl/abk

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