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Benoit Roberge était soupçonné de complot pour meurtre lors de son arrestation

Benoit Roberge était soupçonné de complot pour meurtre lors de son arrestation

Au moment de son arrestation le 5 octobre dernier, Benoit Roberge était soupçonné de complot de meurtre et d'entrave à la justice. C'est ce que révèlent des documents de cour obtenus par Radio-Canada.

Un texte de Isabelle Richer

Bien que largement caviardés, ces documents donnent une bonne idée de l'enquête menée par la Sûreté du Québec (SQ) sur l'ex-enquêteur vedette du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) et spécialiste des motards criminels accusé d'avoir vendu des renseignements aux Hells Angels.

Selon les informations disponibles, le Hells Angel René Charlebois, qui était incarcéré pour un meurtre non prémédité depuis 2004, s'est évadé le 14 septembre 2013 de l'établissement Montée St-Francois. Onze jours plus tard, la SQ le localise dans un chalet sur l'île Guèvremont, à Sorel. À une heure du matin, alors que les policiers interviennent pour procéder à son arrestation, René Charlebois s'est suicidé. L'enquête a alors été confiée au SPVM. Un téléphone cellulaire a été saisi.

Quelques jours plus tard, les policiers ont retracé un ami de René Charlebois qui avait en sa possession une dizaine d'enregistrements de conversations compromettantes entre l'ex-policier Roberge et le motard alors qu'il était en prison.

Le 5 octobre 2013, Benoit Roberge était appréhendé par les policiers de la SQ dans le stationnement du centre commercial Dix-Trente, à Brossard, alors qu'un agent double lui avait tendu un piège.

Le soir même, une perquisition a lieu au domicile de Roberge où les policiers saisissent un ordinateur ainsi que des retailles de papier dans une déchiqueteuse. Au cours de la même soirée, les policiers se rendent dans un garage de St-Hubert, sur la Rive-Sud de Montréal, où ils fouillent deux véhicules, la BMW de l'accusé et ainsi qu'une Nissan Sentra. Des objets sont saisis dans les deux voitures.

Deux jours plus tard, le 7 octobre, la Sûreté du Québec obtient de nouveaux mandats de perquisition, cette fois pour fouiller le bureau de Benoit Roberge, qui était à l'emploi de Revenu Québec depuis qu'il avait pris sa retraite du SPVM.

L'ex-enquêteur occupait le poste de chef du renseignement à l'Agence du Revenu du Québec.

La perquisition menée par la SQ au 24e étage de la tour de Revenu Québec au Complexe Desjardins a permis aux policiers de saisir près de 80 articles.

Le lendemain de cette opération, les policiers ont obtenu un nouveau mandat de perquisition pour poursuivre leurs fouilles dans les bureaux de Revenu Québec où ils ont encore une fois saisi des documents en lien avec leur enquête.

À partir du 7 octobre, les mandats de perquisition ne font plus état de complot pour meurtre mais plutôt d'entrave à la justice, de corruption de fonctionnaire et de participation aux activités d'une organisation criminelle.

Le 13 novembre 2013, la Sûreté du Québec a obtenu de la police de Montréal, chargée de l'enquête sur le suicide de René Charlebois, le cellulaire du motard et les données pertinentes.

Le lendemain, la SQ s'est rendu au centre de détention où Benoit Roberge est incarcéré depuis son arrestation le 5 octobre pour y effectuer une perquisition dans sa cellule et y saisir une lettre.

Finalement, le 27 novembre, la SQ a obtenu trois nouveaux mandats de perquisition lui permettant de procéder à l'analyse des ordinateurs saisis chez Benoit Roberge depuis le début de l'enquête.

Au total depuis le 5 octobre, la SQ a obtenu 12 mandats de perquisition et saisi des centaines de courriels, documents et autres éléments de preuve utiles à l'enquête.

L'ancien sergent-détective du SPVM, soupçonné d'avoir touché de 100 000 $ à 200 000 $ pour des informations hautement confidentielles qu'il aurait vendues entre le 1er octobre 2012 et le 1er mars 2013, reviendra en cour le 13 octobre prochain pour fixer la date de son procès.

Il est accusé de gangstérisme, d'abus de confiance, de tentative d'entrave à la justice et d'entrave à la justice au profit d'une organisation criminelle.

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