Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Québec, qui a fermé ses portes en 2021.

Catherine Ashton à Téhéran pour relancer les relations UE-Iran

Catherine Ashton à Téhéran pour relancer les relations UE-Iran

La chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton se rendra à Téhéran samedi soir pour une visite, la première de ce niveau depuis 2008, consacrée à la relance des relations entre l'UE et Téhéran à la faveur de l'accord nucléaire appliqué depuis janvier.

"Mme Ashton arrivera à Téhéran samedi soir. Elle doit rencontrer le président (Hassan Rohani) et le ministre des Affaires étrangères" Mohammad Javad Zarif, a déclaré le vice-ministre iranien des Affaires étrangères Abbas Araghchi, cité mardi par l'agence officielle Irna.

Selon les médias iraniens, les consultations devraient avoir lieu dimanche et la diplomate européenne devrait ensuite visiter Ispahan lundi avant son départ.

Une source européenne a confirmé le voyage de Mme Ashton, indiquant que les discussions devaient aborder les questions de politique étrangère internationale d'intérêts communs, sans vouloir apporter plus de précisions.

C'est la première visite d'un haut responsable de la diplomatie de l'UE en exercice depuis celle de Javier Solana en juin 2008. Catherine Ashton se rend à Téhéran en tant que chef de la diplomatie européenne et non en tant que représentante du groupe 5+1 (Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Russie, Chine et Allemagne) qui négocie avec Téhéran un accord sur le dossier nucléaire, avait précisé récemment M. Araghchi.

Mais le nucléaire sera également au menu des discussions, alors que les experts de l'Iran et du groupe 5+1 se retrouvent mercredi à Vienne pour poursuivre leurs négociations en vue de régler définitivement leur conflit sur le programme controversé de Téhéran avant une réunion politique le 17 mars.

Les Occidentaux et Israël soupçonnent l'Iran de vouloir se doter de l'arme atomique sous couvert de son programme nucléaire civil, ce que Téhéran nie farouchement.

Le 24 novembre 2013, l'Iran avait conclu avec les grandes puissances un plan d'action sur six mois, appliqué depuis le 20 janvier, prévoyant un gel de certaines activités nucléaires sensibles en échange de la levée d'une petite partie des sanctions qui étranglent son économie.

L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), chargée de superviser l'application de l'accord, a indiqué lundi que l'Iran avait mis en oeuvre les mesures prévues.

Selon un diplomate occidental en poste à Téhéran, Mme Ashton souhaite relancer le dialogue entre les 28 et l'Iran notamment sur les droits de l'Homme - un dossier sur lequel le bilan de l'Iran est régulièrement critiqué -, les questions régionales comme la Syrie et le projet d'établissement d'une mission de l'UE en Iran.

Concernant le nucléaire, l'UE est un acteur clé des négociations et Mme Ashton a eu un réel rôle d'impulsion pour aboutir à l'accord signé à Genève en novembre, a-t-il ajouté.

Un succès diplomatique sur ce dossier serait une victoire pour la haute diplomate européenne, qui approche de la fin de son mandat, a-t-il souligné.

Plusieurs chefs de diplomatie européens se sont succédé ces derniers mois en Iran après la signature de l'accord de Genève et des gestes d'ouverture du président Rohani, un religieux modéré élu en juin 2013. Il a souhaité reprendre des relations "constructives" avec l'Occident et résoudre la crise nucléaire relancée en 2005 par son prédécesseur, Mahmoud Ahmadinejad.

Cette visite intervient également à un moment propice, selon le diplomate occidental, alors que Téhéran et les grandes puissances se sont accordées sur les thèmes des prochaines série de négociations. M. Zarif a affirmé récemment qu'un accord définitif était possible dès juillet.

"Les réunions sont calées, il y a un accord sur le cadre et les sujets des discussions, il n'y a pas de suspens", a-t-il expliqué.

L'Ukraine pourrait aussi être au menu des discussions, alors que l'Iran est un allié stratégique de la Russie, selon ce diplomate.

Abbas Araghchi a indiqué que lors de la réunion à Vienne mercredi, "les experts vont parler des questions liées à l'enrichissement d'uranium et comment répondre aux inquiétudes concernant le réacteur à eau lourde d'Arak".

L'Iran refuse la fermeture du réacteur à eau lourde d'Arak, actuellement en construction, comme le demandent les Etats-Unis et les Occidentaux. Toutefois, Téhéran s'est dit prêt à modifier techniquement le réacteur pour produire moins de plutonium afin de garantir qu'il ne servira pas à la construction de l'arme atomique.

M. Araghchi a répété mardi que l'Iran "ne veut pas" construire l'arme atomique.

sgh-stu-cyj/hj

Close
Cet article fait partie des archives en ligne du HuffPost Canada, qui ont fermé en 2021. Si vous avez des questions ou des préoccupations, veuillez consulter notre FAQ ou contacter support@huffpost.com.