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La Birmanie suspend les opérations de MSF dans l'ouest du pays

La Birmanie suspend les opérations de MSF dans l'ouest du pays

La Birmanie a suspendu les opérations de Médecins sans frontières (MSF) dans l'Etat Rakhine, secoué depuis 2012 par des violences communautaires meurtrières, a indiqué un responsable vendredi, alors que les Etats-Unis réclamaient l'accès sans restriction de l'aide humanitaire.

MSF a arrêté de travailler en Etat Rakhine depuis mercredi parce que sa licence opérationnelle a expiré, a indiqué à l'AFP Win Myaing, porte-parole du gouvernement régional.

"C'est une suspension temporaire pour le moment. Ils pourraient reprendre leur travail", a-t-il ajouté, niant tout lien avec les récentes manifestations contre l'organisation.

MSF fournit des soins de santé primaires dans plusieurs zones isolées proches de la frontière avec le Bangladesh, peuplée majoritairement de membres de la minorité musulmane apatride des Rohingyas.

L'organisation a été récemment soumise à des pressions grandissantes après avoir dit avoir traité des blessés dans une de ses cliniques située près du site d'un supposé massacre de Rohingyas démenti par le gouvernement.

Le groupe lauréat du prix Nobel de la paix en 1999 serait en cours de renégociation avec le gouvernement birman du protocole d'accord qui couvre toutes ses opérations dans le pays.

L'ambassade américaine à Rangoun a de son côté appelé à un accès sans restriction de l'aide humanitaire.

"Les Etats-Unis encouragent (la Birmanie) à continuer à travailler avec la communauté internationale pour fournir de l'aide humanitaire aux communautés dans le besoin et à assurer un accès sans entraves des agences humanitaires, en accord avec les normes internationales", a-t-elle déclaré dans un communiqué.

"Un accès libre, régulier et ouvert est nécessaire pour assurer que les bénéfices des activités humanitaires parviennent à tous en Etat Rakhine".

La situation reste très tendue en Etat Rakhine depuis deux vagues de violences entre Rohingyas et bouddhistes de la minorité rakhine qui avaient fait en 2012 plus de 200 morts et 140.000 déplacés, en majorité des musulmans.

L'ONU avait indiqué en janvier avoir des "informations crédibles" concernant de nouvelles attaques contre des Rohingyas qui auraient fait des dizaines de morts, hommes, femmes et enfants.

Les autorités birmanes ont nié avec force ces accusations, assurant qu'aucun civil n'avait été tué, mais ont indiqué qu'un policier était présumé mort après avoir disparu.

Le gouvernement a lancé une enquête sur ces événements, mais les Nations unies ont émis des doutes sur son impartialité.

Quelque 800.000 Rohingyas, considérés par l'ONU comme l'une des minorités les plus persécutées de la planète, vivent dans cette région à la frontière avec le Bangladesh.

MSF est le premier fournisseur de traitements contre le sida en Birmanie, avec plus de 30.000 patients dans tout le pays. Le groupe a également des programmes de traitement de la tuberculose et du paludisme.

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