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Anticosti : Daniel Breton assure qu'il ne trahit pas ses convictions

Anticosti : Daniel Breton assure qu'il ne trahit pas ses convictions

En se ralliant au projet d'exploration pétrolière sur l'île d'Anticosti, le député péquiste Daniel Breton assure qu'il ne renie pas ses convictions environnementales. Sa principale adversaire dans Sainte-Marie - Saint-Jacques, Manon Massé, de Québec solidaire, pense le contraire et estime que sa prise de position lui fera perdre des plumes aux élections.

Dans une vidéo mise en ligne mardi soir sur le site du Parti québécois (PQ), le député a « fait le point » sur sa position dans cet épineux dossier, mais sans véritablement se mouiller.

Le fondateur du groupe écologiste Maîtres chez nous au 21e siècle s'est défendu d'avoir viré son capot de bord et a plaidé que la démarche du député était tout à fait cohérente avec celle de l'environnementaliste.

« Ce qui est difficile pour moi, ce n'est pas la position du gouvernement; c'est le constat du fait qu'au fil des ans, malgré ce que moi et d'autres avons dit, on se retrouve avec encore une dépendance énorme au pétrole », a-t-il fait valoir cette semaine en marge d'une annonce à Montréal.

Daniel Breton ne craint pas que cette sortie en faveur de l'exploration pétrolière à Anticosti n'occasionne un déplacement du vote vers Québec solidaire (QS) dans sa circonscription montréalaise où il se présentera de nouveau sous la bannière péquiste.

Au dernier scrutin, la candidate solidaire Manon Massé, qui avait bénéficié d'une bonne visibilité au cours de la campagne, lui avait livré une chaude lutte. Daniel Breton l'avait néanmoins emporté avec une majorité de près de 3000 voix.

Manon Massé, qui défendra les couleurs de QS dans Sainte-Marie - Saint-Jacques pour une cinquième élection consécutive, accuse son rival politique d'avoir pris un « virage pétrolier » inexplicable et soutient que ses commettants s'en souviendront au moment où ils se retrouveront dans l'isoloir.

Pas d'autre solution pour le moment

Daniel Breton met au défi les solidaires d'élaborer une solution « plus positive » que celle dont il fait la promotion - car selon lui, « il n'y en a pas, de solution ».

« Si Québec solidaire dit qu'on peut se sortir plus vite (du pétrole), c'est de la démagogie et c'est de la désinformation. C'est ça la vérité. »

La prise de position de celui qui a cofondé en 2001 le Parti vert du Québec a suscité l'ire de l'actuel chef de la formation politique, Alex Tyrrell.

« On est extrêmement déçus de ce qui est arrivé avec Daniel Breton. Je ne peux pas me mettre à sa place, mais évidemment, on croit que c'est vraiment un virage majeur qu'il a fait », a-t-il laissé tomber en entrevue téléphonique avec La Presse Canadienne.

Daniel Breton et son collègue péquiste Scott McKay, qui a dirigé le Parti vert du Québec de 2006 à 2008, « suivent la ligne de parti de très, très près », a déploré M. Tyrrell.

« On aurait pensé qu'en entrant au Parti québécois, il y aurait eu des points avec lesquels ils n'auraient pas été d'accord et qu'ils l'auraient exprimé, mais on voit qu'ils font exactement le contraire. Ils soutiennent la position du gouvernement à 100 %, même si ça s'en va vraiment dans la même direction que le Parti libéral », a-t-il ajouté.

La première ministre Pauline Marois a annoncé le 13 février un investissement de 115 millions dollars dans deux projets visant à confirmer le potentiel pétrolier sur l'île d'Anticosti.

Le pétrole qui se trouverait dans le sous-sol de l'île est du pétrole de schiste, que l'on fait remonter grâce à la fracturation hydraulique, une technique controversée qui consiste à injecter des produits chimiques à haute pression dans le sol pour en extraire le précieux liquide.

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