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Le FMI va engager des discussions sur un plan d'aide à l'Ukraine

Le FMI va engager des discussions sur un plan d'aide à l'Ukraine

Des discussions entre l'Ukraine --au bord de la banqueroute-- et le FMI sur un plan d'aide devraient débuter sous haute tension la semaine prochaine, trois ans après l'échec d'un précédent programme d'assistance.

A peine désigné par le Parlement, le nouveau Premier ministre ukrainien Arseni Iatseniouk a formellement demandé jeudi l'assistance financière du Fonds monétaire international (FMI), a indiqué sa directrice générale Christine Lagarde.

"Les autorités ukrainiennes m'ont informée aujourd'hui de leur demande d'assistance au FMI. Nous sommes prêts à y répondre", a déclaré Mme Lagarde dans un communiqué, reconnaissant de fait le nouveau pouvoir à Kiev, après la destitution du président Viktor Ianoukovitch.

Au moment de son intronisation, le Premier ministre ukrainien n'a pas fait mystère de la gravité de la situation économique du pays, déclarant que les caisses de l'Etat étaient "vides" et que la dette publique avait doublé depuis 2010.

Dans son communiqué, Mme Lagarde n'a pas fait mention du chiffre de 35 milliards de dollars d'aide qui a été avancé à Kiev mais a simplement indiqué qu'une équipe d'experts du Fonds serait envoyée "dans les prochains jours" pour entamer les discussions.

Cette mission devrait arriver à Kiev "la semaine prochaine", a précisé le porte-parole du FMI, Gerry Rice lors d'une conférence de presse, refusant toutefois de préciser à quel moment des fonds pourraient commencés à être déboursés.

Aux termes des procédures de l'institution, un accord sur un plan d'aide doit d'abord être conclu entre les autorités et les équipes sur le terrain avant d'être approuvé par les Etats-membres du FMI. Le processus peut parfois prendre plusieurs mois, mais la pression de la communauté internationale pourrait forcer le FMI à accélérer les choses.

Les Etats-Unis ont annoncé mercredi qu'ils garantiraient un prêt à hauteur d'un milliard de dollars. Vendredi, le FMI recevra la visite du chef de la diplomatie allemande Frank-Walter Steinmeier, deux jours après avoir reçu celle de son homologue britannique William Hague.

"Nous discutons avec tous nos partenaires internationaux --bilatéraux et multilatéraux-- pour voir comment aider l'Ukraine au mieux dans ce moment crucial de son histoire", a fait savoir Mme Lagarde.

"Le FMI peut agir très rapidement", a de son côté affirmé le porte-parole du FMI, assurant que de "nombreux instruments" d'aide étaient à sa disposition.

Le Fonds dispose certes d'un mécanisme d'aide d'urgence mais il n'autorise que des déboursements modestes. Pour débloquer des montants plus importants, le FMI devra assortir son aide financière d'un programme de réformes économiques et de mesures d'austérité drastiques.

En dépit de la pression internationale, le FMI suivra ses procédures et agira "en toute indépendance", a assuré son porte-parole, alors que le Fonds a été accusé d'avoir cédé aux pressions européennes et d'avoir contrevenu à ses propres règles quand il est venu en aide à la Grèce en 2010.

Le Fonds a par ailleurs déjà un lourd passif avec l'Ukraine. En juillet 2010, il avait accordé au pays une ligne de crédit de 15,3 milliards de dollars qu'il avait bloqué début 2011 face au refus des autorités de l'époque de mettre en oeuvre les réformes exigées en contrepartie.

Il réclamait notamment une baisse des subventions publiques au prix du gaz, qui pesaient, selon lui, sur les finances de l'Etat. Depuis 2011, différentes missions du Fonds se sont succédé en Ukraine mais elles se sont toutes soldées par un échec.

Qu'en sera-t-il aujourd'hui alors que l'instabilité politique règne encore dans le pays? Le nouveau gouvernement disposera-t-il du soutien nécessaire pour imposer des réformes douloureuses à la population? Le programme d'aide devra être "applicable", a prudemment répondu le porte-parole du FMI.

Il a toutefois affirmé que le nouveau pouvoir ukrainien avait, dans sa demande d'aide, assuré être prêt à "mettre en oeuvre des réformes d'envergure". Le nouveau Premier ministre l'avait déjà laissé entendre pendant son investiture: "Nous n'avons pas d'autre solution que de prendre des mesures impopulaires", a-t-il déclaré.

jt/sl/mdm

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