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Porter un chandail rose pour lutter contre l'intimidation

Porter un chandail rose pour lutter contre l'intimidation

D'année en année, la journée du chandail rose (Pink Shirt Day) prend de l'ampleur. Cet évènement national vise à contrer l'intimidation dans les écoles, les universités, les milieux de travail et dans le cyberespace.

Un texte de Marie-Laure Josselin

Le mouvement a débuté en 2007 dans une école de la Nouvelle-Écosse. Un élève de neuvième année de l'école Central Kings Rural High School subissait moqueries, insultes et menaces parce qu'il avait porté un chandail rose le jour de la rentrée. Révoltés par cette situation, deux adolescents de douzième année ont décidé d'acheter et de distribuer des chandails roses pour créer une vague de cette couleur en guise de soutien avec l'élève intimidé.

Depuis, chaque dernier mercredi de février, ils sont nombreux à porter un chandail rose, que ce soit des joueurs de l'équipe de hockey des Canucks de Vancouver ou des agents de la GRC. Au Canada, au moins un adolescent sur trois raconte avoir déjà été victime d'intimidation à l'école, et 40 % des travailleurs canadiens font l'objet d'intimidation semaine après semaine, selon des chiffres de 2012 du gouvernement.

L'école primaire Mont Bruno, de Saint-Bruno-de-Montarville, participe à ce mouvement pour la deuxième année. Depuis un mois, tous les mercredis, les élèves viennent en cours vêtus de rose. Au final, un spectacle a été présenté par toutes les classes de l'école.

Pour l'une des initiatrices, Annie Davignon, enseignante depuis 23 ans, il n'y a pas d'âge pour commencer la sensibilisation. En débutant avec les maternelles, c'est un impact à long terme que l'on vise. Et comme ce sont les sixièmes années qui mènent le projet, ils sont eux-mêmes mieux outillés pour leur passage en secondaire.

Au fond de la salle, Sarah applaudit. Elle est élève en secondaire 4 dans une autre école, mais avec sa classe, elle est venue assister au spectacle. « Il y a un peu moins d'intimidation à l'école, mais il y en a toujours et c'est difficile de lutter contre cela. C'est bien de commencer la sensibilisation tôt. Ainsi, les élèves sont conscients plus tôt, ils apprennent à être unis et être gentils entre eux. Ça pourrait arrêter l'intimidation dans le futur. »

Pour Olivia, Hena, Damien et Joshua, l'intimidation se résume pour l'instant à des bousculades et des mots méchants, mais ils sont conscients que cela peut prendre une ampleur bien plus grande, et conduire au suicide, comme le résume Olivia, en 6e année. Pour elle, « si tout le monde en parle, si on montre qu'on est contre les intimidateurs, ils vont arrêter, car ils se rendront compte que personne n'est de leur côté ».