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A Bruxelles, les visiteurs se bousculent au "Parlamentarium"

A Bruxelles, les visiteurs se bousculent au "Parlamentarium"

C'est un endroit où l'on peut faire virtuellement connaissance avec chaque député européen, sous le regard bienveillant d'Einstein et Mozart. "C'est super ludique", s'enthousiasme Claire Bolla, lycéenne qui visite pour la première fois le Parlamentarium.

Le Parlamentarium, centre des visiteurs multimédia du Parlement européen, est l'un des musées les plus visités de Bruxelles, et son succès peut étonner dans un contexte de désamour croissant pour les institutions de l'UE.

"On n'est pas fana de l'Europe", reconnaît Claire, venue en voyage d'étude avec sa classe de terminale de Brignoles, dans le sud-est de la France. Mais cette luxueuse vitrine du Parlement européen, ouverte fin 2011, a emporté son adhésion: "c'est interactif et moderne", résume-t-elle.

Le visiteur est immédiatement happé par des panneaux où tous les idiomes du continent sont mélangés, dans un volapük qui devient limpide comme par magie grâce à la technologie: au fur et à mesure qu'il déambule, son petit guide portable active automatiquement les parties écrites dans sa langue, qui deviennent lumineuses.

La visite peut se faire dans chacune des 24 langues officielles de l'UE, et quatre langues des signes.

Des portraits de grands Européens comme l'écrivain Kafka ou la cantatrice Maria Callas jalonnent la visite dans cet espace en grande partie souterrain, qui devait initialement devenir un parking. "Ils rendent les choses plus vivantes", estime Taku Murakami, étudiant japonais qui visite l'Europe avec un groupe d'amis. Il s'intéresse à l'histoire de la construction européenne, relatée sur une multitude d'écrans tactiles.

Aussi bien à Bruxelles, où les eurodéputés travaillent en commission, qu'à Strasbourg où ont lieu les sessions plénières, "le Parlement reçoit beaucoup de visites, en groupe ou à l'initiative d'eurodéputés", explique Constanze Beckerhoff, une attachée de presse. Mais avec le Parlamentarium, "l'idée était de faire quelque chose de plus léger, plus facile d'accès, gratuit, sans réservation", pour ouvrir le Parlement à tous.

Le succès a été immédiat. Le lieu a déjà reçu plus de 700.000 visiteurs en deux ans et demi. La plupart sont des touristes qui intègrent cette étape dans leur circuit bruxellois. Ils se retrouvent bien seuls le week-end dans le quartier européen déserté, mais qui va s'enrichir fin 2015 d'une Maison de l'histoire européenne.

Petra Böttcher et Reinhart Drews ne sont pas des touristes: membres d'un syndicat agricole et originaires du Mecklembourg, dans l'est de l'Allemagne, ils sont venus rencontrer des eurodéputés et se sont retrouvés là parce qu'ils avaient une heure à tuer.

Plantés devant une maquette représentant chacun des 766 députés --ils ne seront plus que 751 dans le prochain Parlement élu du 22 au 25 mai-- dans le vaste hémicycle, sous forme de figurine colorée, ils trouvent que l'endroit permet d'apprendre sur "la façon dont la politique européenne est menée", mais que l'exposition est "très touffue".

Les visiteurs affectionnent particulièrement le film, projeté à 360 degrés, qui les place au coeur de l'hémicycle pendant les débats. Les plus jeunes sont attirés par la salle où une carte de l'Europe recouvre le sol, sur laquelle ils peuvent évoluer avec un écran qui s'anime lorsqu'ils passent sur les villes.

Sous un éclairage tamisé, les visiteurs fatigués terminent le parcours en regardant des clips présentant des citoyens ordinaires, agricultrice portugaise, employée de banque italienne ou chauffeur routier roumain, qui ont tous un témoignage, positif, à apporter sur l'Europe.

La multitude d'écrans et de bornes interactives n'est cependant pas du goût de tous. Colette Delvaux, retraitée belge et ancienne institutrice, trouve l'exposition "impersonnelle et abstraite, avec trop de chiffres". Pour elle, le Parlamentarium, qui a coûté 20,5 millions d'euros, "est un peu du gaspillage".

"C'est très complexe et réservé à ceux qui s'intéressent fortement à l'Europe", approuve Alain Roland, lui aussi ancien enseignant.

cel/jlb/glr

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