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Attentat contre le pétrolier français Limburg: un Saoudien plaide coupable

Attentat contre le pétrolier français Limburg: un Saoudien plaide coupable

Un Saoudien de 39 ans, dont 12 passés en détention à Guantanamo, a plaidé coupable jeudi devant un tribunal militaire américain pour l'attentat à la bombe contre le pétrolier français MV Limburg, commis en 2002 à Aden.

C'est dans la plus ancienne salle du tribunal de Guantanamo qu'Ahmed Mohammed Ahmed Haza Al Darbi a reconnu avoir planifié et aidé à la mise en oeuvre de cet attentat, dans lequel un marin bulgare avait été tué et 12 autres hommes blessés.

Vêtu d'une chemise blanche et d'une cravate vert fluo, le Saoudien, barbe peu fournie et forte corpulence, un casque sur les oreilles pour la traduction en arabe, a été en conséquence condamné notamment pour attaque contre des civils, contre des biens civils, complot et acte de terrorisme.

Il connaîtra sa peine dans "trois ans et six mois", a déclaré le juge militaire, Mark Allred lors d'une audience de deux heures et demie retransmise en quasi-direct sur la base militaire de Fort Meade, près de Washington. Il est fréquent que les peines ne soient pas prononcées avant plusieurs mois dans les procédures de plaider coupable.

Selon l'accord passé avec le gouvernement américain, M. al-Darbi pourrait ensuite être rapatrié en Arabie Saoudite pour y purger un minimum de cinq années supplémentaires, si son comportement est d'ici là jugé coopératif, selon un porte-parole du Pentagone.

"Il purgera probablement entre 9 et 15 années supplémentaires en détention", a déclaré le procureur en chef Mark Martins, dans un communiqué.

Le Saoudien, qui a admis avoir été un "combattant ennemi étranger", a rappelé au cours de l'audience qu'il était déjà emprisonné à Guantanamo au moment de l'attentat contre le MV Limburg. "Pendant l'attaque, j'étais déjà en détention depuis quatre mois", a-t-il déclaré à l'audience.

L'attentat a eu lieu le 6 octobre 2002 et al-Darbi avait été capturé en juin 2002, selon des documents militaires dévoilés par WikiLeaks.

Détenu à Guantanamo depuis l'été 2002, M. al-Darbi a été toutefois reconnu "juridiquement responsable" de tous les chefs d'inculpation, pour lesquels il aurait encouru la réclusion criminelle à perpétuité en l'absence d'un plaider coupable.

Le détenu, beau-frère d'un pirate de l'air des attentats du 11 septembre 2001, est en particulier accusé d'avoir rencontré des hauts responsables d'Al-Qaïda et accepté de travailler avec son compatriote Abd al-Rahim al-Nachiri, qui encourt la peine de mort devant un tribunal de Guantanamo pour l'attentat contre le pétrolier français mais aussi pour celui contre le navire américain USS Cole, qui avait fait 17 morts en 2000 au Yémen.

Même s'il n'a pas été explicitement mentionné, son témoignage contre M. al-Nachiri est attendu en contrepartie d'une remise en liberté anticipée. Il sera d'ailleurs toujours en détention quand le procès de M. al-Nachiri s'ouvrira à Guantanamo, probablement en septembre prochain.

M. al-Darbi "a promis de coopérer pleinement et fidèlement avec les autorités", a précisé le procureur, soulignant que ce membre d'Al-Qaïda avait après sa capture "commencé à divulguer des informations utiles aux autorités".

M. al-Darbi, qui parlait tantôt en arabe, tantôt en anglais, a admis avoir fourni des visas, des embarcations ou d'autres "fournitures nécessaires" pour permettre de mener l'attaque contre le MV Limburg.

Aux termes de l'accord préliminaire à l'audience, l'accusé a levé ses droits de faire appel de sa condamnation mais aussi de contester sa capture ou sa détention à Guantanamo devant les tribunaux.

Sur les 779 détenus passés à Guantanamo, il s'agit du 8e homme à être condamné en 12 ans, le 6e à plaider coupable. Mais les condamnations pour crime de guerre de ces hommes sont une à une contestées devant la justice fédérale américaine.

Le général Martins s'est félicité de cette issue, à porter au crédit en particulier du "rôle pivot" avec l'Arabie Saoudite de l'émissaire spécial du département d'Etat Cliff Sloan, chargé de fermer la prison de Guantanamo, comme le président Obama en a fait le voeu.

chv/bdx

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