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Le pétrole brut a des effets toxiques sur les cellules cardiaques des poissons

Le pétrole brut a des effets toxiques sur les cellules cardiaques des poissons

Le pétrole a des effets toxiques sur le coeur des poissons, ralentissant les pulsations et provoquant une irrégularité du rythme cardiaque, selon une recherche américaine menée sur des thons dans le Golfe du Mexique après la marée noire de BP en 2010, indique jeudi une recherche.

Ces chercheurs de l'Université Stanford (Californie) et de l'Agence américaine océanique et atmosphérique (NOAA) ont découvert que le brut interférait avec les cellules cardiaques des poissons.

Alors que les effets néfastes du brut sur les larves et les jeunes poissons sont connus depuis longtemps, les mécanismes physiologiques de cette toxicité restaient obscures, expliquent les auteurs de ces travaux publiés dans la revue américaine Science et présentés à la Conférence annuelle de l'Association américaine pour l'avancement de la science réunie à Chicago du 13 au 17 février.

Ces scientifiques, qui étudiaient l'impact de la marée noire sur les thons après l'explosion de la plate-forme Deepwater Horizon, ont découvert que les hydrocarbures bloquaient la capacité des cellules cardiaques de ces poissons à battre efficacement.

Ils bloquent notamment les canaux de distribution du potassium dans les membranes des cellules du coeur ce qui accroît le temps pour redémarrer le coeur après chaque battement. Ce mécanisme est semblable chez tous les vertébrés y compris l'homme.

Le brut est un mélange complexe de substances chimiques dont la toxicité pour certains animaux marins est déjà connue.

D'autres recherches se sont déjà concentrées notamment sur l'une de ces substances, l'hydrocarbure aromatique polycyclique ou HAP qui peut aussi se trouver dans le goudron, la créosote de Goudron de houille et les polluants atmosphériques ainsi que dans les eaux pluviales.

Après la marée noir de 2010, les chercheurs estiment que le PAH peut persister pendant de nombreuses années dans les habitats marins avec une variété d'effets environnementaux néfastes.

"Cette découverte définit plus clairement les menaces des substances chimiques dérivées des hydrocarbures pour les poissons et d'autres espèces côtières ainsi que pour l'écosystème océanique avec des conséquences allant au-delà de la marée noire comme les autres sources de pollution telles que l'écoulement des eaux pluviales en milieu urbain, selon ces chercheurs.

Selon les auteurs, cette nouvelle étude attire aussi l'attention sur des risques précédemment sous-estimés de ces substances dans les hydrocarbures sur la faune sauvage et les humains, surtout le PAH qui est présent dans la pollution de l'air à des niveaux relativement élevés, soulignent-ils.

La marée noire désastreuse de BP avec l'explosion de la plate-forme Deepwater Horizon, a déversé plus de quatre millions de barils de brut dans le Golfe du Mexique au plus fort de la période de reproduction du thon rouge de l'Atlantique au printemps 2010.

js/ob

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