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Un militant historique de l'ETA, Antonio Troitiño, arrêté à Londres

Un militant historique de l'ETA, Antonio Troitiño, arrêté à Londres

Un militant historique de l'ETA, Antonio Troitiño, condamné à plus de 2.000 ans de prison et libéré sous contrôle judiciaire à l'automne d'une prison du Royaume-Uni, a été arrêté jeudi à Londres, a indiqué la police britannique.

"Le département de Scotland Yard chargé des cas d'extradition a arrêté ce matin (jeudi) un Espagnol sous le coup d'un mandat d'arrêt européen, au nom des autorités britanniques", a confirmé un porte-parole de Scotland Yard, interrogé par l'AFP sur l'arrestation d'Antonio Troitiño annoncée plus tôt dans la journée par le ministère espagnol de l'Intérieur.

"Il comparaîtra devant le tribunal de Westminster" à Londres vendredi, a ajouté Scotland Yard.

Le militant de l'ETA, âgé de 56 ans, est un ancien membre du commando Madrid, auteur d'attentats parmi les plus meurtriers du groupe armé séparatiste basque, dont celui contre un autobus de la Garde civile qui avait fait 12 morts en juillet 1986 dans la capitale espagnole.

Arrêté en Espagne en janvier 1987, il avait été condamné à plus de 2.000 ans de prison pour 22 assassinats commis lors de plusieurs attentats dans les années 1980.

Après avoir purgé 24 ans de prison, il avait été libéré en avril 2011, à la faveur d'un jugement sur les réductions de peine. Peu après, ce jugement avait été invalidé par un autre magistrat, sur la base d'une jurisprudence dite "doctrine Parot" plus défavorable à l'accusé. Mais Troitiño avait entretemps pris la fuite, utilisant de faux papiers.

La justice espagnole le soupçonne d'avoir, alors qu'il était en liberté, "réintégré la structure du groupe" de l'ETA, a indiqué jeudi le ministère espagnol de l'Intérieur dans un communiqué. Il a rejoint le "sous-appareil appelé IHESKO-Collectif de réfugiés", a affirmé la même source.

Antonio Troitiño avait été arrêté une première fois à Londres le 29 juin 2012 au cours d'une opération pendant laquelle la police britannique avait saisi de faux documents d'identité. Par la suite, l'Espagne avait demandé son extradition.

La justice britannique avait néanmoins décidé le 22 octobre 2013 de le remettre en liberté, sous contrôle judiciaire, dans l'attente d'une décision de l'Espagne sur les suites qu'elle entendait donner à une demande d'extradition. La décision britannique avait été prise à la suite d'un arrêt de la Cour européenne des droits de l'Homme de Strasbourg.

Ce tribunal avait alors ordonné à l'Espagne de remettre en liberté Ines del Rio, une militante de l'ETA dont la détention prolongée en vertu de la "doctrine Parot".

Ce système de remise de peine en vigueur en Espagne depuis 2006, défavorable aux détenus sous le coup de condamnations multiples, avait été jugé illégal par les juges de Strasbourg.

La justice britannique avait estimé que si Ines del Rio "a été libérée", il était alors "juste" que Troitiño le soit aussi.

Depuis la libération d'Ines del Rio, plusieurs dizaines de militants de l'ETA sont de la même façon sortis de prison, la justice espagnole ayant estimé que la décision des magistrats de Strasbourg faisait jurisprudence.

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