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Satellites: un industriel dénonce une guerre commerciale américaine

Satellites: un industriel dénonce une guerre commerciale américaine

Le fabricant de satellites franco-italien Thales Alenia Space (TAS) a dénoncé jeudi une "guerre commerciale" des industriels américains pour évincer leurs concurrents européens du marché spatial.

"Les industriels américains font du lobbying à Washington pour empêcher que les Européens, aujourd'hui leurs seuls concurrents, exportent ces produits à la place des fournisseurs américains", a affirmé le PDG de TAS, Jean-Loïc Galle, lors d'un séminaire à Paris.

Il a révélé que TAS et son partenaire Airbus Defence and Space allaient devoir renégocier un contrat de plus de 700 millions d'euros, remporté l'année dernière aux Emirats Arabes Unis devant l'américain Lockheed Martin, parce que les Etats-Unis ont tardé à autoriser des exportations de composants.

Washington, appliquant sa réglementation Itar (international traffic in arms regulations) ont refusé, puis accepté l'exportation des composants sur les satellites Falcon Eye, avant de revenir en arrière puis de l'autoriser in extremis après l'expiration fin janvier de la validité du contrat, a expliqué le PDG.

"Nous ne sommes pas dans un problème de sécurité des Etats-Unis, nous sommes dans un problème de guerre commerciale", a insisté le patron de TAS, coentreprise du français Thales (65%) et de l'italien Finmeccanica (35%).

M. Galle a encore affirmé qu'après "nous avoir obligé (TAS) à arrêter nos activités de satellites de télécommunications en Chine", les Etats-Unis avaient décidé de coopérer avec Pékin dans l'espace.

"Je prends le pari avec qui vous voulez dans cette salle que dans les deux ans qui viennent il y aura un satellite de communication civil américain qui sera vendu à la Chine", a-t-il lancé.

Le département d'Etat américain a invité la Chine en janvier de cette année à un colloque international sur l'utilisation de l'espace, alors que le Congrès interdit la coopération avec Pékin dans l'espace depuis 2011.

Après des années d'enquête et de discussions houleuses avec les Etats-Unis, TAS a renoncé l'année dernière à ses satellites dits "Itar-free", sans composants couverts par la règlementation Itar, qu'elle vendait notamment à la Chine.

pmr/Dt/fpo/mr

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