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Les travailleurs humanitaires condamnés à attendre en Syrie

Les travailleurs humanitaires condamnés à attendre en Syrie

Tandis qu'une nouvelle impasse se dessine aux Nations unies pour laisser entrer des travailleurs humanitaires en Syrie, les organismes non gouvernementaux sonnent l'alarme.

Un texte de Marie-Ève Bédard

Chaque jour apporte son lot d'images du conflit syrien. Des photos et vidéos souvent difficiles à authentifier, mais impossibles à ignorer, qui dépeignent sans filtre les pires horreurs d'une guerre qui, pour l'instant, ne mène nulle part. Et ce, malgré les efforts déployés pour amener les deux parties à se faire face autour d'une table de négociation à Genève.

Pas de lait infantile

Pendant ce temps, les ONG doivent attendre loin des lignes de front. Nadim Houry, directeur-adjoint de Human Rights Watch au Moyen-Orient, rappelle que pendant ce temps, des obligations du droit international sont bafouées.

Il rappelle qu'il a fallu six mois de négociations pour en arriver à un cessez-le-feu qui a permis au cours des derniers jours l'évacuation de quelque 1500 personnes coincées par le siège de la ville qui dure depuis deux ans. Des femmes, des enfants et des vieillards surtout. Ceux qui ont quitté leur ville dans le chaos provoqué par des combats sporadiques malgré la trêve avaient tantôt l'air apeurés, tantôt affamés.

Sur son compte Twitter, Nadim Houry publiait la semaine dernière l'exemple d'un quartier de la ville d'Hama rasé au complet par l'armée syrienne.

Du même souffle, M. Houry rappelle que les rebelles armés emploient aussi cette tactique dans certaines régions qu'ils contrôlent.

Quelle solution diplomatique pour l'humanitaire?

Pour l'instant, le Conseil de sécurité des Nations unies continue de chercher une solution pour déployer de l'aide aux populations dans les zones de guerre. Une résolution qui imposerait des pénalités au gouvernement syrien, s'il continue de bloquer le libre accès des convois humanitaires sur l'ensemble du territoire de la Syrie, est en cours de rédaction. Mais la Russie a fait savoir qu'elle la bloquerait dans sa forme actuelle et promet de présenter sa propre résolution.

Cette nouvelle impasse fait dire à plusieurs qu'il est temps de mener une intervention militaire internationale pour soulager les populations civiles prises entre les deux camps armés. « Le débat n'est pas simplement : faut-il y avoir une intervention militaire. Il peut y avoir une diplomatie musclée et c'est ce qu'il manque en Syrie. On l'a vu sur les armes chimiques, une diplomatie musclée peut avoir des résultats positifs », argue M. Houry.

Il faudra au moins patienter jusqu'à la semaine prochaine, alors que doit se tenir le vote aux Nations unies sur la résolution concernant l'aide humanitaire.