La Cour constitutionnelle italienne a abrogé mercredi une loi sur les drogues adoptée en 2006 par l'ancien gouvernement de droite de Silvio Berlusconi et prévoyant des peines beaucoup plus lourdes dans ce domaine.
La Cour suprême a prononcé "l'illégitimité constitutionnelle" de la loi appelée Fini-Giovanardi mais ses raisons ne seront connues que lorsque les attendus seront déposés, vraisemblablement dans deux à trois mois.
La loi Fini-Giovanardi avait par exemple mis sur le même plan les drogues "légères", comme le haschisch, et celles beaucoup plus nocives, le trafic de haschisch étant désormais punissable d'une peine pouvant aller jusqu'à un maximum de 20 ans de détention, là où la loi précédente prévoyait une peine de deux à six ans de prison.
De nombreux représentants politiques de la gauche ainsi que de la société civile - ONG et associations qui se battent pour les droits des détenus par exemple - ont immédiatement salué cette décision, décriée bien entendu par la droite.
"Une victoire pour tous", a commenté la député Enza Bruno Bossio, du Parti démocrate (PD, gauche), tandis que le sénateur Luigi Manconi a évoqué "l'abus de pouvoir" qu'a représenté la loi Fini-Giovanardi, également qualifiée d'"absurde", "d'inutile" ou de "nocive" par d'autres élus du PD.
Maurizio Gasparri, sénateur de Forza Italia (FI), le parti de Silvio Berlusconi à l'origine de la loi à l'époque, a pour sa part naturellement dénoncé une décision "qui aura des conséquences sociales dévastatrices" car la loi abrogée avait "produit d'excellents résultats en termes de prévention".
L'abrogation de la loi devrait concerner environ 10.000 personnes en attente de jugement ou déjà incarcérées, ces dernières pouvant demander un nouveau calcul de leur peine, souligne le Corriere della Sera.
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